L'homme qui ne renonce jamais. Mis de côté lors de ses ennuis avec la justice, définitivement écarté après avoir convié Dominique Strauss-Kahn à son anniversaire, Julien Dray y croit pourtant toujours. Il a d'ailleurs déposé une contribution le 18 juillet en vue du congrès de Toulouse.
Le Figaro a recueilli ses confidences et celles de ses anciens camarades. Pour eux, il reste un paria : "Julien Dray est une mise en danger permanente" pour la gauche.
"Je note que ma contribution est la seule qui détonne"
Sur Le Figaro
Ca s'appelle un orage médiatique. C'est comme Obélix qui voit le ciel lui tomber sur la tête. Ce n'est pas facile à vivre. Mais c'est un défi de repartir à zéro, sans galons, sans parrains, sans rapport de force.
Julien Dray a été président de SOS-racisme, député de l'Essonne et ténor du PS. Désormais, il est simple conseiller régional d'Ile-de-France et persona non grata chez les siens. La faute à des ennuis judiciaires en 2009 et à une initative malvenue pour son anniversaire: inviter DSK au milieu de tous les socialistes à quelques jours du second tour de la présidentielle.
Mais l'homme politique y croit toujours et attend dans Le Figaro que cet "orage médiatique" passe. Sa tentative pour rebondir : avoir déposé une contribution en vue du congrès socialiste de Toulouse à l'automne. Ecrite sous forme de pièce de théâtre, Le Lab vous la révélait le 17 juillet en avant-première. Et Julien Dray n'en est pas peu fier :
J'ai posé un acte. Je regarde l'écho que ça a. Je note que ma contribution est la seule qui détonne et intéresse.
Face à cette assurance, ses anciens camarades, qui témoignent tous de façon anonyme, n'y croient pas du tout. Un ministre actuel le considère comme une girouette :
Il a tout fait : aile gauche puis aile droite du PS, pro-européen puis euro-sceptique, il a perdu toute crédibilité. Il paye pour l'ensemble de son oeuvre.
Un autre le juge "trop sulfureux" pour que François Hollande accepte de le voir revenir. Un autre encore lâche :
Julien, c'est une lente dégradation depuis 2007.
Le 18 juillet 2012, il expliquait au Lab les raisons de sa contribution. Son interview est à retrouver ici.