OUPS – Brice Hortefeux semble avoir la mémoire qui flanche. Invité de France Inter ce mercredi 18 novembre, l’ancien ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy a tout d’abord pesté sur les échecs du gouvernement qui ont n’ont pas permis d’éviter les attentats du 13 novembre, ciblant notamment la politique pénale menée par Christiane Taubira et la politique étrangère de François Hollande.
Interrogé ensuite par un auditeur, virulent à son égard, sur les trois mesures qu’il aurait prises s’il avait été en poste Place Beauvau à la place de Bernard Cazeneuve après les attentats parisiens de janvier, Brice Hortefeux ne cite qu’une mesure, le PNR. Et de s’attaquer à une "vice-présidente socialiste française" du Parlement européen qui se serait opposée à cette mesure en juillet. Il dit :
"Je vous en cite une : il y a au Parlement européen un texte concernant une mesure essentielle, le PNR qui permet de suivre les mouvements et les déplacements au sein de l’Union européenne. Ce texte est totalement enlisé. Nous le soutenons très activement. Il avait été annoncé qu’un effort serait fait pour que la France se mobilise sur ce sujet.
"
Puis ajoute :
"Je vous donne Un exemple très simple : la vice-présidente socialiste, française, du Parlement européen, le 15 juillet, puisque ça passe dans la commission dans laquelle je siège, s’y est opposée. Socialiste française, Martine Roure. Il aurait fallu qu’il y ait un effort de cohésion.
"
Sauf que. Sauf que cette Martine Roure que vise Brice Hortefeux n’est plus députée européenne depuis… 2009. Elue pour la première fois à Strasbourg en 1999, elle a en effet été vice-présidente du Parlement européen mais de 2007 à 2009. Elle n’a donc pas pu s’opposer en commission, en juillet 2015, à la mise en place du fichier PNR.
En toute fin d’émission, Brice Hortefeux, repris par un auditeur sur son erreur, s’est rattrapé. Enfin presque. "J’ai peut-être fait une erreur. Pardon, je me trompe peut-être de nom mais c’est la vice-présidente du Parlement européen qui au sein de la commission a voté contre. Pardonnez-moi, j’ai fait une erreur de nom", reconnaît-il.
En réalité, Brice Hortefeux voulait parler de la socialiste Sylvie Guillaume qui, elle, est bien vice-présidente du Parlement européen. Et l’élue socialiste de lui répliquer, sur Twitter, se moquant de ce trou de mémoire de l’eurodéputé LR :
1 ancien min.de l'intérieur est trop occupé à autre chose que le Parlement européen pour comprendre les votes S&D et connaître mon nom !
— Sylvie Guillaume (@sylvieguillaume) 18 Novembre 2015
[BONUS TRACK] Instant radio
Ce même auditeur qui a interrogé Brice Hortefeux sur les trois mesures qu’il aurait prises ajoute à sa question une remarque trèèèès virulente envers l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy. Voilà ce qu’il lui dit à l’antenne de France Inter :
"Je trouve indécent qu’on parle du nombre de policiers à un près. Je suis réserviste dans l’armée et je n’aimerais pas vous avoir à mes côtés si j’avais à combattre parce que j’aurais trop peur que vous vous défiliez lorsque j’aurais besoin de vous. Je trouve indécent que l’on décide de parler de chiffres et de policiers au nombre près trois ou quatre jours après l’attentat, je ne comprends pas ça.
"
Une remarque que Brice Hortefeux a rapidement évacuée, disant simplement "ne pas comprendre".