FEAT. COPÉ - IAM sort un nouvel album dans lequel le groupe marseillais répond à la polémique lancée par Jean-François Copé sur les pains au chocolat.
Dans le premier titre de l'album Arts martiens, intitulé "Pain au chocolat", IAM revient sur les propos de Jean-François Copé, qui, en campagne pour la présidence de l'UMP avait lancé qu'"il y a des quartiers où les enfants ne peuvent pas manger leur pain au chocolat car c'est le ramadan".
La réponse du group de rap commence par un dialogue :
- Bonjour madame
- Bonjour Jean François ça va ?
- Oui
- Je te sers quoi aujourd'hui ?
- Je voudrais un pain au chocolat s'il vous plait
- Mhmm, tu ne dois pas être au courant mais c'est assez dangereux d'en manger en ce moment.
- Ah bon ?
- Je te suggère plutôt un croque monsieur ou vraiment le plus sur, le rouleau à la saucisse pure porc
IAM dénonce plus loin un discours banalisé :
Il y en a qui se demande toujours ce qu’on fout là, nos boubous et nos foulards
Toujours les mêmes mots qu’on entend, mais ça passe mieux ce coup là
Banalisé le discours se durcit, et nous, on encaisse
On sent l’impact de chaque propos relaté par la presse
Qui a dit que l’homme n’a pas de prédateur ?
Chez nous le manque fait des ravages, omniprésents dans le secteur
Eternels recalés, on squatte le banc ou le chômage à l’année
L'album a été écrit entre septembre et décembre, a indiqué Akhenaton, en plein duel François Fillon et Jean-François Copé pour prendre la présidence de l'UMP.
Dans La Provence, le leader du groupe explique :
Dans mon couplet, je dis à la fin : "Pendant ce temps, les petites frappes prennent du volume à l'ombre, et les diplômes et les quartiers partent bosser à Londres".
Ces deux phrases résument bien l'état de souffrance et la considération de nos quartiers populaires aujourd'hui en France. On a de vrais soucis qu'on lie à des débats stériles sur le voile ou les minarets. Alors que la France se vide de son sang.
Comme je le disais à la télé face à monsieur Copé, c'est comme si on voulait faire une partie de football et qu'on avait décidé de jouer à cloche-pied. La France a décidé de se priver d'une jambe
Shurik'n répond lui au Nouvel Obs par la volonté de ne pas laisser passer ce genre de propos, au risque de les banaliser :
On a écrit ce morceau parce qu'on ne voudrait pas que ce genre de dérapage incontrôlé, mais un peu trop toléré, devienne banal.