FORCEUR - Ce n'est pas tout à fait un "merci mais non merci", mais pas loin. Mardi 9 mai, Manuel Valls annonce sur RTL qu'il "sera candidat de la majorité présidentielle" et "souhaite s'inscrire dans le mouvement" d'Emmanuel Macron. À l'affirmative donc, et ce même s'il avait déjà obtenu l'investiture du PS pour sa circonscription de l'Essonne. Sauf qu'il n'a visiblement prévenu personne du côté de "La République En marche", le nouveau nom du parti du président de la République élu. Le porte-parole du futur chef de l'État lui rappelle alors les bases d'un ralliement quelques minutes plus tard, sur Europe 1, l'invitant à demander la permission avant d'annoncer quoi que ce soit.
Benjamin Griveaux, prenant connaissance en direct de ces propos de l'ancien Premier ministre, rétorque d'abord sèchement :
"Écoutez, il n'a pas été investi par la commission d'investiture, ou alors sa candidature m'a échappé, et donc la bannière sous laquelle les candidats aux législatives iront s'appelle 'La République En Marche'. [...] Il aurait dû déposer sa candidature comme chacun, puisque la règle est la même pour tous.
"
"Si vous ne déposez pas votre candidature, vous ne pourrez pas être investi par En Marche !", précise-t-il encore avant d'ajouter, cinglant quoiqu'avec le sourire :
"Il lui reste 24 heures. La procédure est la même pour tout le monde, ancien Premier ministre compris.
"
Législatives : Manuel Valls va briguer l'investiture "La République en marche" "Je ne crois pas qu'il ait déposé sa candidature" @bgriveauxpic.twitter.com/YkaphiKiHW
— Europe 1 (@Europe1) 9 mai 2017
Clair, net, précis et violent. Quelques minutes plus tôt pourtant, Manuel Valls avait eu l'air très sûr de son coup :
"Parce que je suis un républicain, parce que je suis un homme de gauche, parce que je reste socialiste [...], je ne suis pas en embuscade. Je veux la réussite d'Emmanuel Macron. Donc, comme j'invite d'ailleurs tous les députés sortants, les progressistes, ceux qui ont appelé à voter pour Emmanuel Macron avant le premier tour, ceux qui souhaitaient sa victoire, moi je serai candidat de la majorité présidentielle et je souhaite m'inscrire dans ce mouvement qui est le sien, 'La République En Marche'. Moi, la République, ça me va bien, c'est notre bien le plus précieux.
"
"Je souhaite m'inscrire dans La République en marche", annonce @manuelvalls dans #RTLMatin pour les #Legislatives2017pic.twitter.com/etiZCyGRBf
— RTL France (@RTLFrance) 9 mai 2017
>> À lire : Investiture "En Marche" : Manuel Valls lâché par son ami Luc Carvounas
Un autre éminent macroniste, le député PS Christophe Castaner, a lui aussi répondu dans les mêmes termes à l'ex-chef de gouvernement. L'élu des Alpes-de-Haute-Provence assure son ancien *camarade* de son "respect", mais lui rappelle tout de même les bases : "L'investiture n'est pas automatique. Il devra faire acte de candidature, comme moi."
"J'ai bcp de respect pour #Valls mais l'investiture n'est pas automatique. Il devra faire acte de candidature, comme moi." @bleuprovence
— Christophe Castaner (@CCastaner) 9 mai 2017
Sur franceinfo:, Christophe Castaner se félicite que "des progressistes de l’importance de Manuel Valls veuillent rejoindre" En Marche !, ce qui est plutôt sympa. Mais il ajoute aussitôt :
"J’ai aussi soumis ma candidature. Je pense que je serai investi mais je ne le sais pas. Réponse jeudi. Je pense qu’il a des chances, il est légitime que nous l’écoutions. Mais les privilèges doivent être derrière nous. La République des privilèges est derrière nous.
Il ne faut pas faire de politique en fonction des personnes. Il faut pour chacun revendiquer le principe d’égalité.
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[Edit 9h30]
Auprès du Figaro, le président de la Commission nationale d'investiture de "La République En Marche", Jean-Paul Delevoye, ne dit pas autre chose. Remarquant que "ça commence à devenir juste" niveau timing pour obtenir l'investiture, il rappelle la marche à suivre pour les postulants :
"Pour que sa candidature soit analysée, il faut qu'elle soit déposée sur le site internet. La démarche est identique pour tous.
"
Manuel Valls ne pourra donc pas y couper, tout ancien Premier ministre qu'il est...
Auprès de BFMTV, Jean-Paul Delevoye précise même : "Nous avons déjà arrêté une candidate dans la circonscription de Manuel Valls." Ce qui semble rendre les démarches de Manuel Valls encore plus compliquées. Mais "nous aurons à choisir si nous maintenons cette candidate", prend soin de préciser le président de la Commission nationale d'investiture de "La République En Marche". Tout n'est donc pas perdu.