Immigration : Henri Guaino ne veut pas abandonner le droit du sol ... enfin pas totalement

Publié à 09h56, le 23 octobre 2013 , Modifié à 10h04, le 23 octobre 2013

Immigration : Henri Guaino ne veut pas abandonner le droit du sol ... enfin pas totalement
Henri Guaino sur BFMTV le 23 octobre 2013 (image BFMTV).

Il ne veut pas remettre en cause le droit du sol mais ... - Invité de BFMTV ce 23 octobre, Henri Guaino est longuement revenu sur l'idée de Jean-François Copé de déposer début 2014 une proposition de loi pour réformer le droit du sol et durcir les conditions d'acquisition de la nationalité française pour les enfants nés en France de parents étrangers.

Si Henri Guaino n'est pas d'accord sur la forme, il estime lui aussi qu'un enfant d'étranger doit "manifester sa volonté" d'être Français. 

>>> La proposition de loi, une mauvaise idée

Sur la forme, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy juge inutile et politicien le dépôt d'une proposition de loi par l'opposition :

Je ne suis pas un adepte de la proposition de loi quand on est dans l’opposition.

Je crois qu’un sujet aussi grave ne mérite pas une simple proposition de loi qui ne sera jamais votée et qui ne sera pas reprise telle quelle si l’opposition revient au pouvoir. C’est un acte de politique parlementaire.

Henri Guaino plaide pour un longue concertation pour "réfléchir raisonnablement" et reconnait que le débat est aujourd'hui"hystérique".

>> Je ne veux (presque) pas abandonner le droit du sol. 

Le député des Yvelines commence par faire l'éloge du droit du sol, "fondement d'une société ouverte" :

Il ne saurait être question d’abandonner le droit du sol. (…) C’est le programme du FN, ce n’est pas le mien.

D’abord parce que c’est notre culture, c’est le fondement d’une société ouverte. Une conception ouverte de la nation capable d’accueillir, d’intégrer, d’assimiler ceux qui souhaitent devenir Français. Il faut absolument garder le droit du sol

Avant de nuancer :

Je refuse la remise en cause du droit du sol (…) mais il faut bien comprendre qu’aujourd’hui la France est arrivée je crois à la limite matérielle et morale de ses capacités d’accueil, d’intégration, d’assimilation.

Pour finalement expliquer tout ce sur quoi il faudrait "s'interroger". Henri Guaino vise les enfants nés en France de parents en situation irrégulière, aujourd'hui autorisés à devenir Français à leur majorité s'ils ont vécu en France durant 5 ans de manière continue, tout comme les enfants nés d'étrangers en situation régulière.

Puis montre son intérêt pour un retour à la loi Pasqua de 1993 qui avait imposé aux enfants d'étrangers, en situation régulière ou non, de demander la nationalité française à leur majorité, et non de l'obtenir sans "démarche volontaire" :

En 93 avait été votée la loi Pasqua, ceux qui sont nés de parents étrangers ont le droit de demander [la nationalité], il faut qu’ils la demandent.

Je crois que c’est très important du point de vue moral. Nous sommes arrivés à une situation où certains l’acquièrent puis considèrent que c’est une insulte, que leur drapeau n’est pas celui de la France.

Henri Guaino estime enfin que les mineurs "multi-délinquants" nés en France de parents étrangers ne devraient pas se voir accorder la nationalité française à leur majorité :

Ceux qui se sont mis en marge de la République avant leur 18 ans, devront-ils acquérir automatiquement la nationalité ?

Autant "d'interrogations" qu'Henri Guaino partage totalement avec Jean-François Copé qui, lui aussi, veut durcir les conditions d'acquisition de la nationalité tout en se défendant de revenir sur le droit du sol.

>> Un désaccord sur la fin de l'AME

Depuis septembre, Jean-François Copé plaide, comme le Front national, pour la suppression de l'Aide médicale d'Etat (AME) accordée aux étrangers sans papiers et sans ressources. Un point sur lequel Henri Guaino ne peut pas s'accorder :

Je pense qu’on ne peut pas traiter ces problèmes de façon aussi péremptoire. Si on supprime l’AME il faut dire par quoi on la remplace, comment on prend en charge ceux qui sont malades?

On ne laissera mourir personne à la porte des hôpitaux.

Si on ouvre cette question, et elle doit être ouverte, on ne doit pas s’arrêter là.

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