"La réalité est là. Elle est hélas tragique." Par delà le mariage homosexuel, dont il est l’un des plus fervents opposants, Hervé Mariton est préoccupé par la situation de l’emploi, "tragique", selon lui.
S’il espère que "la dégradation mois après mois ne soit pas systématiquement aussi élevée", sur BFM TV, ce mercredi 22 mai, Hervé Mariton affirme que "François Hollande a envie de tricher" afin d’atteindre son objectif d’une "inversion durable de la courbe du chômage" avant la fin de l’année.
Et le député UMP de la Drôme d’expliquer les ressorts de la tricherie à venir selon lui : le gouvernement va jouer sur le calendrier et les contrats d’avenir et de génération pour provoquer une supercherie.
Ainsi développe-t-il son argumentation :
Faisons attention : vous pouvez avoir des coups d’accordéon en termes d’emplois aidés. Vous en donnez un peu moins à un moment histoire d’en garder en stock pour faire davantage de contrats d’avenir, de contrats de génération, de contrats d’accès à l’emploi au deuxième semestre.
Et ca permet miraculeusement à François Hollande de constater que la situation a été apocalyptique entre janvier et octobre, qu’en novembre vous avez "houpla" un rayon de soleil et un chiffre qui s’améliore, même d’un tout petit peu. Et il arriverait triomphalement le 31 décembre disant : "regardez, le mois dernier la situation s’est améliorée".
Et celui qui s’est fait railler durant les débats sur le mariage homosexuel pour la couleur de ses pull-overs d’affirmer que, dans ce contexte, une inversion de la courbe du chômage "n’est pas strictement impossible".
"Mais dans quel contexte ?" interroge-t-il, faussement naïf, avant de dérouler une nouvelle fois son argumentaire et ses accusations anticipées de "tricherie" :
Un contexte qui sera une détérioration entre janvier et octobre avec un chiffre miraculeux qui sortirait en novembre et dans un contexte de tricherie à coups d’emplois aidés masquant ce qu’est la tragédie économique de notre pays, la perte de compétitivité...
"Inverser la courbe du chômage d’ici à la fin 2013" La formule date de la fin de campagne présidentielle de François Hollande et est assénée depuis un an qu’il est à l’Elysée. Un engagement une nouvelle fois promis le 4 mars lors d’un déplacement sur l’emploi à Blois. Choisie méthodiquement, cette formule pourrait pourtant lui revenir comme un boomerang, comme le décryptait le Lab.