Jacques Sapir, cet économiste très à gauche qui planche pour l’Elysée

Publié à 14h18, le 09 juillet 2012 , Modifié à 16h22, le 09 juillet 2012

Jacques Sapir, cet économiste très à gauche qui planche pour l’Elysée
Jacques Sapir, sur le plateau de BFM Business, le 7 mai 2012

François Hollande a sa dernière note sur son bureau, et Emmanuel Macron, le numéro 2 du staff de l’Elysée, lui a demandé de lui formaliser des "propositions concrètes" avant la "fin du mois de juillet", au sujet de la "réindustrialisation", révèle Marianne, dans son édition du 7 juillet.

  1. "Emmanuel Macron a eu un très long entretien avec Jacques Sapir"

    Sur Marianne

    A Nicolas Dupont-Aignan, le patron de Debout la République, qu’il recevait à l’Elysée,le 11 juin dernier, et qui l’enjoignait de découvrir la dernière note de Jacques Sapir étudiant les conditions d’une possible sortie de l’euro, François Hollande l’a assuré, comme le révèle Marianne, dans son édition du 7 juillet :

    Cette note est "déjà sur mon bureau".

    Mieux, même.

    Jacques Sapir, économiste solidement ancré à gauche,  échange en ce moment avec le numéro deux du staff élyséen, le secrétaire général adjoint, Emmanuel Macron, ancien associé-gérant de la banque Rothschild [lien les hommes du président] :

    [Macron] a eu un très long entretien avec Sapir.

    Il lui a demandé des propositions concrètes d’ici à la fin du mois de juillet.

    Le sujet de ces échanges porte, toujours selon Marianne, sur la question de la "réindustrialisation", sujet sur lequel d’autres économistes sont également écoutés par l’Elysée, à l’image de Christian de Boissieu ou Daniel Cohen.

    Pourquoi cela est-il surprenant ?

    Parce que Jacques Sapir, partisan revendiqué du "non" au projet de traité constitutionnel européen en 2005, inspirateur de la "démondialisation" portée par Arnaud Montebourg (dont il est proche) lors de la campagne des primaires du Parti socialiste, a définitivement peu de points communs avec un président qui a longtemps été l'un des douze apôtresdu très réformiste Jacques Delors.

    Et ce d'autant plus que la "pensée Sapir", qui, dès le 7 mai, prédisait que François Hollande risquait d'être le président du retour au franc,  a été récupérée, politiquement parlant, par tous les contestataires de l'intégration européenne, à l'image de Marine Le Pen - ou, donc, de Nicolas Dupont-Aignan.

    Voici enfin ce qu’écrivait Sapir dans Faut-il sortir de l'euro ?, petit précis au titre faussement interrogatif, publié au Seuil en janvier 2012, au sujet de l’introduction, indispensable à ces yeux, de mécanismes à vocation protectionniste à l’échelle européenne :

    "L'idée même de réintroduire des contrôles suffit à vous faire passer pour un pithécanthrope aux yeux des énergumènes de Terra Nova, un "think tank" qui se dit proche du Parti socialiste, mais qui a surtout prouvé qu'il était composé de gens suffisants, mais non nécessaires."

    Quelque soit le sort réservé aux recommandations que Sapir formulera, une chose est sûre : le pithécanthrope– une forme d’homme préhistorique – n’est manifestement plus si archaïque que cela.

    (Bonus: un pithécanthrope, ça ressemble à ça)

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