Les confidences millimétrées de François Hollande après deux mois d'Elysée

Publié à 12h56, le 09 juillet 2012 , Modifié à 13h23, le 09 juillet 2012

Les confidences millimétrées de François Hollande après deux mois d'Elysée

Vous avez un message. Après deux mois de présidence discrète, François Hollande parle, François Hollande se montre. En l’espace de trois jours, le voici en mode confidences dans Marianne, le JDD et auprès de l'AFP. Un reportage, tourné par TF1à l’Elysée, est également diffusé ce 9 juillet au journal de 20h.
 
Alors que veut nous dire François Hollande président ? Que le contact avec les vrais gens lui manque, que l’international lui prend tout son temps et qu’il n’est pas un hyperprésident.

  1. "J'ai besoin d'avoir ce retour des Français"

    Sur Le JDD

    L’essentiel du temps présidentiel est européen et international. On y gagne en prestige mais cette élévation crée de la distance et peut susciter chez les Français un sentiment d’éloignement, voire d’abandon.

    Cette réflexion sur le poids de la fonction vient du Président lui-même. Dans l’édition du 7 juillet de Marianne, François Hollande étale ses confidences sur cinq pages. Lui qui s’est peu exprimé depuis deux mois revient en force ces derniers jours, tout à la fois dans Marianne, le JDD et auprès de l'AFP, et toujours sur le même ton : les vrais gens lui manquent mais l’international le monopolise.

    L’image de la "bulle" est omniprésente, celle qui enferme le chef d’Etat une fois à l’Elysée et à laquelle François Hollande veut échapper. On peut ainsi lire dans le JDD du 8 juillet :

    Bernard Poignant, devenu conseiller, lance au chef d’Etat : "Il faut que tu sortes d’ici, tu es frustré de meetings."

    "Oui, ça me manque", a admis Hollande en souriant.

    Illustration de cette escapade qui lui "manque" tant dès le 8 juillet. L'AFP - reprise par plusieurs médias - raconte que François Hollande "déambule" dans les rues de Reims, après sa rencontre avec Angela Merkel. Est-ce que ce contact lui manquait ? lui demande-t-on de nouveau:

    Oui, c’est vrai, je le confesse. Ce n’est pas facile d’arriver à la présidence de la République, d’être immédiatement absorbé par un grand nombre d’évènements internationaux, de conférences, de conseils européens, de déplacements.

    J’ai besoin d’avoir ce retour des Français.

    Sa stature internationale d’une part, son respect de l’équilibre des pouvoirs de l’autre. Un autre message ressort dans ses "confidences" calibrées : il ne sera pas l’hyperprésident qu’était Nicolas Sarkozy. Et veillera à ce que Matignon prenne une part importante dans l’exercice du pouvoir – un message qui était déjà martelé côté gouvernement  depuis plusieurs jours.

    Version Hollande, cela donne, dans Marianne, à propos du discours de politique générale de son Premier ministre :

    C’est la séquence de Jean-Marc Ayrault, il faut que je l’accepte. Voilà pourquoi je me suis aussi interdit tout commentaire sur le rapport de la Cour des comptes.

    Il faut lutter contrer la tentation d’intervenir.

    Et de théoriser un rôle a minima de l’Elysée, où pointe un soupçon d’insatisfaction :

    Je sais combien cette maison est frustrante. On restitue et on informe, c’est tout.

    Et après les confidences couchées sur papier, la télévision. TF1 a eu l’autorisation de tourner un après-midi à l’Elysée les "coulisses" de la présidence Hollande. Le reportage sera diffusé au journal de 20h ce 9 juillet, à une heure de très grande écoute.
     

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