Rachida Dati a fini par renoncer, mais François Fillon trouvera sur son chemin les frères Kahn dans la deuxième circonscription de Paris. Axel, le généticien, candidat du PS dans ces quartiers de droite. Et Jean-François, l'homme de presse et écrivain, soutien de François Bayrou.
Joint par Le Lab, Jean-François Kahn dit tout le bien qu'il pense de son frère, dénonce "un parachutage trop confortable" pour François Fillon et redoute pour François Bayrou une "formidable tragédie" en cas de défaite, à Pau, le 17 juin.
"Je ne déteste pas du tout François Fillon"
Face à François Fillon, le généticien Axel Kahn, candidat du PS dans la seconde circonscription de Paris annonce lundi 28 mai, la présence de son frère Jean-François Kahn, pourtant proche de François Bayrou, à un meeting de soutien, mardi 29 mai.
Cliquez-ici pour voir la liste des 18 candidats dans cette circonscription recoupant le Vème arrondissement de Paris ainsi qu'une partie du VIème et du VIIème.
Le Lab a joint l'ancien journaliste et lui a posé trois questions.
Quelles sont les raisons de votre présence annoncée dans le grand amphithéâtre de la faculté de Medecine de l'université Paris Descartes, mardi 29 mai ?
Je viens bien évidemment soutenir mon frère. Mais au delà de l'affect, je constate depuis la rédaction de mon livre "Ainsi parlait la France : les heures chaudes de l'Assemblée Nationale" (J.C Simoen, 1978) qu'aujourd'hui le parlement n'est fréquenté que par des professionnels de la politique. Il faut aussi des savants et des chercheurs avec une personnalité et une surface intellectuelle comparable à celle de mon frère. Axel sera parfait pour représenter cette circonscription où vit toute l'intelligentsia de Paris. Au bon sens du terme.
Pourtant, votre frère a très peu de chances d'être élu dans cette circonscription de droite.
C'est vrai. Mais il va au combat alors qu'il aurait pu se faire parachuter dans des endroits beaucoup plus faciles. Je ne suis pas contre le principe du parachutage mais François Fillon a rompu le contrat moral qui l'unissait de longue date avec ses électeurs de la Sarthe pour venir dans cette circonscription confortable pour lui. C'est un parachutage trop facile.
Je dois cependant dire que je ne déteste pas du tout François Fillon. Enfin disons que je n'ai pas contre lui l'exécration que je ressens envers Jean-François Copé.
Dans l'entre-deux tours, vous avez critiqué les "erreurs" de François Bayrou et appelé à "tourner la page", c'est à dire voter François Hollande. Mardi, vous êtes l'invité d'honneur d'un meeting du PS. Faut-il y voir une migration politique de votre part ?
Non. Il n'y a aucun pont politique en construction entre François Hollande et moi. Je suis simplement là pour soutenir mon frère.
Quant à François Bayrou, je pense plus que jamais que c'est un homme d'État. Et s'il advenait qu'il perde le 17 juin sa circonscritption des Pyrénées-Atlantiques [lire à ce sujet un sondage défavorable au leader du Modem, ndlr], ce serait une formidable tragédie. Au même titre que la défaite de Pierre Mendès France dans l'Eure en 1958.
J'en parlerai d'ailleurs dans mon prochain livre qui devrait faire du bruit. Il s'intitulera La catastrophe du 6 mai 2012.