Le renouveau passe d’abord par les vacances, mais le concept n’est visiblement *pas très start-up nation*. C’est en tout cas ce que s’évertue à dire Jean-Luc Mélenchon depuis une quinzaine de jours. L’élu de La France insoumise a du mal à accepter que la fin de la session extraordinaire de l’été soit repoussée et qu’en conséquence, les députés ne sachent pas quand ils peuvent partir en vacances.
Mardi 1er août, le double candidat à la présidentielle a pesté contre la prolongation de la session parlementaire jusqu’au 9 août. Preuve, selon lui, que La République en marche n’incarne pas le "renouveau politique".
L'Assemblée nationale convoquée le 9 août ! Le renouveau politique En Marche : voter la nuit se réunir en août.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) August 1, 2017
Ce mardi, la session parlementaire a été prolongée jusqu’au 9 août car la commission paritaire mixte (réunissant députés et sénateurs) n’a pas été conclusive sur la loi organique sur la confiance, obligeant à une nouvelle lecture. La session extraordinaire ne s’achève qu’une fois l’ensemble des textes à l’ordre du jour sont examinés.
Vendredi 28 juillet au soir, pendant la séance, Jean-Luc Mélenchon s’était déjà plaint que la session extraordinaire traîne en longueur. Voici ce qu’il avait déclaré :
"Vous avez plage maintenant ? Vous avez de la chance. Moi, la séance va reprendre. Voilà mon programme. Bon. Encore jusqu’au 3 août, à moins qu’il leur prenne une nouvelle foucade ils décident de continuer à nous faire travailler. On a tous annulé nos locations. Vous avez vu ces petits roquets qui m’accrochent les mollets. Les journalistes disent : 'Ah, Mélenchon il est pas content parce qu’il prend pas ses vacances.' Bah oui ! C’est pas la peine de parler de rénovation de la vie politique si vous laissez pas les gens se reposer. Vous croyez que je suis quoi, moi ? Comme tout le monde ! Et mes collègues, et ceux qui ont des petits à la maison ? Y’en a ! J’ai plusieurs députés, moi, c’est des jeunes. Alors ils ont des enfants petits. Alors qu’est-ce qu’on fait, on dit aux petits 'Les vacances, y’en a pas cette année à cause de monsieur Macron ?' Alors il a fallu annuler les locations, pis tout le monde peut pas annuler les locations et en retrouver d’autres derrière. Si vous voulez changer la politique, faut la rapprocher de la vie normale ! C’est pas normal de rester un 26 juillet jusqu’à 2h du matin à discuter sur des virgules et des points dans un machin dont tout le monde sait que ça sert à rien. Pourquoi nous avoir retenus ? Ils ont même pas dit à quel moment ça finit, cette histoire. À quel moment on va finir ? On le sait pas. Alors comme ils ont organisé des pots d’adieu, là, on se dit : le 3 c’est fini. Le 4, j’ai fait ma valise et je m’en vais me reposer. J’aurai quinze jours, les amis. J’espère que vous aurez un peu plus, les amis. Enfin bon, je me plains pas, hein.
"
Mélenchon ne peut plus ouvrir la bouche sans radoter sur ses vacances gâchées par le travail qu'on lui demande à l'Assemblée... #Fatigantpic.twitter.com/AoGnEnaOil
— Jean Louis (@JL7508) July 29, 2017
Précisons tout de même que les députés auront plus que quinze jours de vacances, la session ne reprenant que le premier jour ouvrable d’octobre. Même si certaines commissions recommenceront à travailler dès le 12 septembre. Et libre à Jean-Luc Mélenchon de choisir la date de sa rentrée politique.
Déjà mi-juillet, le chef de La France insoumise s’était emporté, avec ses collègues André Chassaigne (PCF) et Gilles Lurton (LR) contre les séances de nuit qui leur faisaient louper, pour certains, les festivités du 14-Juillet. À cette occasion, il avait déjà reproché au gouvernement de ne pas fixer de date pour le départ en vacances des députés :
"Je vous demande de considérer : quelle vie ça nous fait ? Alors, nous ne savons déjà pas quand nous allons pouvoir partir avec nos familles dans les engagements que nous avions pris pour nos vacances. On ne sait pas où on va de jour en jour, et là, nous apprenons que ce sera jeudi soir dans les circonstances d’un vote solennel. Non, les votes solennels, c’est le mardi !
"
Outre une séance de questions au gouvernement, l'ordre du jour du 9 août communiqué par le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Christophe Castaner mentionne "éventuellement" une éventuelle lecture définitive du projet de loi organique pour la confiance dans la vie politique, selon des sources parlementaires à l'AFP.
Pour un projet de loi organique, l'Assemblée ne peut trancher en dernier lieu qu'à la majorité absolue de ses membres.
Si députés et sénateurs sont parvenus mardi à un premier accord sur le projet de loi ordinaire en commission mixte paritaire (CMP), ils ont finalement échoué, après des discussions parfois vives, à trouver un compromis sur le projet de loi organique, porteur de la suppression de la controversée réserve parlementaire.