Jean-Marc Ayrault, les preneurs d'otages et les cassettes VHS

Publié à 20h52, le 25 février 2013 , Modifié à 21h00, le 25 février 2013

Jean-Marc Ayrault, les preneurs d'otages et les cassettes VHS
Jean-Marc Ayrault à l'Elysée, lundi 25 février (capture d'écran)

PRISE D'OTAGES DESINTERMEDIE - A Matignon, la grille de lecture des prises d’otage de ressortissants français à l’étranger est restée définitivement ... 1.0.

Ainsi, Jean-Marc Ayrault, commentant, face à des caméras télévisées, la diffusion, par les ravisseurs de sept otages français, d'une vidéo, postée sur YouTube, et montrant les otages en question, a-t-il usé, ce lundi 25 février, d’un vocabulaire qui ressuscite les VHS. 

Voilà ce qu'énonce le premier ministre, lors d’une déclaration filmée par les médias, à la sortie d’un conseil de défense qui s’est déroulé à l’Elysée :

"

La cassette vidéo (...) est actuellement analysée par nos services qui justement examinent la nature des revendications.

"

 Voici la vidéo de cette déclaration :

Sur le fond, évidemment, le support - numérique ou analogique - ne change rien au caractère insoutenable des images diffusées par les ravisseurs [et que nous choisissons de ne même pas diffuser de manière floutée, ndlr].

Reste que l'utilisation, par des organisations à visée terroriste, et notamment les groupes liés à Al-Quaeda, d'Internet a été largement étudiée par des universitaires, qui ont mis en avant le rôle central occupé par le net dans le fonctionnement même de ces groupes.

Par ailleurs, la large diffusion de la vidéo, via une plateforme de diffusion de contenus accessible à tout internaute, amplifie évidemment l’écho donné à des images qui, précédemment, n’étaient vues que par quelques officiels – responsables militaires ou diplomatiques. Elle modifie donc la prise d'otages en elle-même.

Une problématique approchante avait d’ailleurs déjà été observée en Somalie, avec l’utilisation par le groupe dit des "Shebab somaliens", de la plateforme Twitter, où ils avaient diffusé les images cadavre d’un soldat présenté comme celui d’un soldat français, avant de voir leur compte suspendu.

Bref, en shorter : que Jean-Marc Ayrault veuille bien le reconnaître au 20 heures ou non,  la communication des preneurs d’otages s’opère, elle aussi, à l’image de celles des politiques ou des entreprises, de manière désintermédiée. Et sans magnestocope.

Du rab sur le Lab

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