LE DEVIN - Ne vous donnez pas la peine de réagir, Jean-Marie Le Guen sait déjà ce que vous allez dire. Ou au moins ce que la CGT et la droite diront de la nouvelle mouture de la loi Travail, que François Hollande doit présenter lundi après avoir écrit un nouveau texte. Ce qu'il fait ce dimanche 13 mars, selon Le JDD, en compagnie de Manuel Valls.
D'après l'hebdomadaire, le chef de l'État et le Premier ministre seraient prêts à revenir sur certaines mesures contestées de la première version du texte (abandon du barème aux prud'hommes, moins grande facilité pour les licenciements économiques, forfait jour soumis à un accord avec un syndicaliste...), sans pour autant remettre en cause l'esprit de cette loi. Au risque donc de fâcher tant la gauche - qui demande, au choix, une réécriture totale et un vrai volet "sécurité" pour les salariés, ou l'abandon pur et simple du texte - que la droite - qui demande au gouvernement de ne pas vider cette loi de sa substance.
Jean-Marie Le Guen, donc, prévoit d'avance ce concert de réactions négatives qui se feront entendre lundi. Dans Le JDD, le secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement prédit avec force sarcasme :
"J'entends déjà les commentaires de lundi soir. La CGT trouvera cela inadmissible car nous n'aurons pas renoncé, et la droite dira que nous avons tout abandonné.
"
Vous pouvez donc rester couchés demain, on sait déjà ce qui se passera. Manière pour lui de fustiger d'un coup le "conservatisme" d'une partie de la gauche et les critiques systématiques de l'opposition. Jean-Marie Le Guen a peut-être (au moins en partie) raison puisque, toujours dans les colonnes de l'hebdomadaire, sont rapportés ces propos de Nicolas Sarkozy sur la loi Travail, lors d'une réunion interne à LR :
"Encore une grosse daube.
"
Soit la version non policée de son analyse déjà connue sur ce texte, selon laquelle "la montagne accouchera d'une souris".