Invité de la matinale de France Inter, jeudi 28 février, Jean-Michel Baylet va encore plus loin que l’engagement présidentiel sur le droit de vote des étrangers et plus loin que les élus socialistes, pourtant prompts à signer des tribunes en faveur du droit de vote des étrangers.
S’il déplore qu’il n’y ait pas de majorité des trois-cinquièmes au Parlement pour faire passer cette loi, "votée il y a dix ans à l’Assemblée nationale, et il y a environ un an au Sénat", Jean-Michel Baylet propose d’élargir le texte en accordant le droit de vote aux étrangers aux élections locales et nationales. Autrement dit pour les élections législatives et présidentielles :
Je suis un fervent partisan du droit de vote des immigrés – d’ailleurs, je vais plus loin que les textes actuels – non seulement aux élections locales, mais aussi aux élections nationales.
Et d’appuyer son raisonnement par un argument venu de l’étranger : l’exemple du Chili.
J’étais il y a quelques temps au Chili avec le Premier ministre. Dans ce pays qui était dirigé par Pinochet il y a encore 15 ans, les étrangers votent aux élections présidentielles.
L'ancien candidat à la primaire socialiste va même jusqu’à convoquer la Révolution française pour justifier sa proposition :
On confond nationalité et citoyenneté dans ce pays. Dès 1793 pourtant, les constituants avaient clairement posé les choses. Voilà, les étrangers ont le droit de voter.
Pour autant, le gouvernement ne semble plus si pressé de débattre de ce sujet.
Est-ce à dire que François Hollande a retourné sa veste ? Jean-Michel Baylet ne le croit pas et affirme que le président continue de croire en cette réforme. Mais qu’il est rattrapé par le principe de réalité :
Je pense que François Hollande souhaite que ce texte soit adopté. Il l’avait promis, et il tient ses promesses, mais il est bien obligé de constater qu’il n’y a pas de majorité.
Mardi 26 février, Jean-Michel Baylet, allié de François Hollande et président du Parti radical de gauche, se fendait d’une tribune sur le Huffington Post pour rappeler au chef de l’Etat son engagement de campagne n°50 : "J’accorderai le droit de vote aux élections locales aux étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans."
Dans cette tribune, intitulée "Le droit de vote des étrangers ne doit pas être enterré", le sénateur et patron de la Dépêche du Midi annonce que le PRG entre en campagne pour convaincre sur ce sujet. La séquence continue.