FALLAIT PAS L'ÉNERVER - Piquée au vif par les critiques de Jean-Pierre Raffarin sur sa gestion du "cas" Heuliez en tant que présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal ressort les vieux dossiers. Et s'écharpent avec lui par comptes twitter interposés.
Ce 11 avril, le tribunal de commerce de Niort a accordé un sursis au carrossier Heuliez après que la direction s'est déclarée en cessation de paiement. Une période d'observation de six mois a été fixée. Un soulagement pour la présidente de région qui a énormément investi pour sauver l'entreprise.
L'opposition, incarnée par le sénateur de la Vienne Jean-Pierre Raffarin, ancien président du conseil régional, n'est cependant pas convaincue par l'action de Ségolène Royal. L'ancien Premier ministre l'a fait savoir sur twitter le 10 avril, à la veille de l'annonce du tribunal de commerce :
Débat sur l'action du Conseil régional dans le dossier #Heuliez . La Chambre régionale des comptes dira sans doute la vérité.
— Jean-Pierre Raffarin (@jpraffarin) 10 avril 2013
La principale concernée a donc répondu ce jeudi, par le même biais :
Attaques vipérines de Raffarin sur Heuliez.La Région est fière d'aider les PME innovantes au lieu de les enfoncer comme il le fait.
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 11 avril 2013
Heuliez sous observation pendant six mois. Des repreneurs se sont faits connaitre.Que ceux qui ne font rien pour les entreprises se taisent
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 11 avril 2013
Mais également devant la presse régionale comme Sud Ouest et La Nouvelle République :
"[La droite] ferait mieux de faire des propositions pour Heuliez, plutôt que d'exploiter de manière politicienne, comme sait si bien le faire Monsieur Raffarin, des sujets aussi graves.
"
Mais ce n'est pas tout. La présidente de région n'en reste pas au cas Heuliez pour attaquer Jean-Pierre Raffarin :
Raffarin nous parle de la Cour des comptes ? Il va donc enfin rembourser à la Région loyer et charges d'un appartement en face du Sénat ?
— Ségolène Royal (@RoyalSegolene) 11 avril 2013
Cet appartement parisien qui aurait été payé aux frais de la région et au bénéfice de Jean-Pierre Raffarin est un vieux dossier qui oppose les deux personnalités politiques depuis mai 2008.
A l'époque, Ségolène Royal est mise en cause pour ne pas avoir payé deux ex-collaboratrices . Le sénateur demande sa démission. Elle réplique :
"M. Raffarin faisait payer par la région un appartement privé rue de Vaugirard à Paris.
"
Une accusation à laquelle Jean-Pierre Raffarin avait déjà répondu à l'époque, arguant qu'il n'avait "jamais été logé par la région ni à Poitiers, ni à Paris". Avant de donner cette explication sur le dit-appartement :
"Les locaux que la région a loués à Paris, pendant une durée limitée, par une décision publique prise en toute légalité en mars 1999, ont été exclusivement affectés aux collaborateurs des services de la région, dans le cadre d'une mission nationale confiée par l'Association des régions de France à la région Poitou-Charentes. Cette location s'est achevée avec la mission, en 2002.
"
Cinq ans plus tard, Ségolène Royal demande toujours à la chambre régionalé des Comptes de se pencher sur l'utilisation de cet appartement. En réponse, le sénateur a estimé qu'elle "l'injuriait" et la rappelée à son rôle de vice-président de la BPI :
Pour masquer son échec industriel @royalsegolene pratique l'injure. Je rappelle à notre "Banquière" qu'on attend d'elle des résultats. Enfin
— Jean-Pierre Raffarin (@jpraffarin) 11 avril 2013