Nicolas Sarkozy l’a avoué, ajoutant qu’il ne le ferait "pas de gaieté de cœur" mais quand même. En cas de duel Marine Le Pen-François Hollande au second tour de l’élection présidentielle en 2017, oui, le candidat à la primaire de la droite voterait pour le Président socialiste. Un abandon ponctuel du "ni-ni" qui divise jusqu’à ses propres troupes .
Surtout, après avoir prôné le ni PS ni FN pour les élections cantonales puis les élections régionales, Nicolas Sarkozy y renonce pour la présidentielle. Un changement de pied que n’a pas hésité à moquer l’un des principaux soutiens d’Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin.
Alors qu’Alain Juppé et Nicolas Sarkozy se sont marqués à la culotte à Marseille, jeudi 27 octobre, l’autre ancien Premier ministre de Jacques Chirac a estimé que ce revirement sarkozyste était signe de la fragilité qui agite le camp de l’ancien Président. "Les changements de stratégie en cours de campagne sont toujours très dangereux", persifle le sénateur LR de la Vienne selon des propos rapportés par Le Parisien ce vendredi 28 octobre. Et d’ajouter :
"Je pense qu’il est en train de chercher une issue à l’impasse de la logique droitière dans laquelle il s’est engagé.
"
"Ce n’est ni un changement ni un reniement", a tenté de déminer Gérald Darmanin, le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, précisant que le "ni-ni" "s’applique pour les élections locales, où les enjeux sont bien différents d’une présidentielle". Malgré la concession faite sur BFM TV, Nicolas Sarkozy lui-même a aussi assuré qu’il n’avait pas changé d’avis et que le "ni-ni" était toujours sa stratégie privilégiée. Sauf pour l’élection (l’exception) présidentielle .
Jeudi matin, face à Jean-Jacques Bourdin, Nicolas Sarkozy avait affirmé qu’il ne voterait jamais pour le Front national et lâché du bout des lèvres qu’il voterait pour François Hollande face à Marine Le Pen . La fin du "ni-ni" s’était réjouie Nathalie Kosciusko-Morizet , opposée depuis toujours à mettre le FN et le PS sur le même niveau.