"Je résume la façon de gouverner d'aujourd'hui : imprévoyance, aveuglement, et comme souvent dans une situation de faiblesse beaucoup d'autoritarisme." Cette dure critique vient d'un membre de la majorité : Jean-Vincent Placé, sénateur EELV, ce vendredi sur France Info.
L'élu écolo met la pression sur le gouvernement et les députés socialistes pour qu'ils adoptent la loi d'amnistie sociale, qui vise à amnistier des syndicalistes condamnés. Il appelle même les parlementaires PS à désobéir au gouvernement, opposé à cette proposition de loi :
Moi je dis aux députés socialistes qu'on ne peut pas obéir aux ordres les plus idiots. Il y a un devoir de désobeissance. Je suis scandalisé de ces méthodes là. Même Barack Obama ne pourrait pas se permettre ça.
Là il faut avoir de la dignité et de l'honneur et il ne faut pas accepter ces oukases ou diktats qui viennent d'en haut.
Il s'étonne de ce revirement du gouvernement est accuse le sommet de l'Etat d'être à la manoeuvre :
Comment peut-on imaginer que le matin de l'examen en commission des lois le ministre des relations avec le Parlement dise tout seul que le gouvernement n'est pas d'accord ?
Ca veut dire que le message vient du plus haut niveau de la République, il est inconséquent. C'est scandaleux que dans un pays comme le notre on puisse prendre une décision comme cela.
De fait, lors de l'examen au Sénat, le texte avait bénéficié d'une position plutôt favorable du gouvernement. Si l'exécutif n'avait pas formalisé son soutien à la proposition de loi, Christiane Taubira détaillait alors la position du gouvernement, louant le "courage du Sénat, de l'auteure et de la rapporteure de ce texte" :
Nous suivrons le débat avec grande attention et serons probablement amenés à nous en remettre à la sagesse de votre assemblée.
En cas d'adoption de ce texte, je diffuserai une circulaire d'application, que nous travaillerons avec vous pour ne pas dénaturer l'intention du législateur.
Le Gouvernement salue le courage du Sénat, de l'auteure et de la rapporteure de ce texte et de tous ceux qui ont contribué à l'améliorer.
Il s'agit, ici, de faire oeuvre de justice.
Jean-Vincent Placé émet par ailleurs de vives critiques de la politique économique du gouvernement "C'est un quinquennat de gauche, non ?", s'interroge-t-il faussement avant de considérer que la signature du traité européen est le "pêché originel" du quinquennat :
C'est une politique social-libérale européenne, au fil de l'eau. (...) Il est fondamental de changer le cap, de faire une politique de gauche, une politique sociale, écologique.
Avec cette politique économique et sociale d'accompagnement du système européenne de madame Merkel, et qui ne pose pas les vraies questions. C'est incompréhensible.
On va dans le mur, et on y va sans klaxonner, à petits pas, mais on va dans le mur.