Jérôme Rivière (FN) pour une sortie de l'euro, quitte à ce que les frontistes "passent pour des nuls"

Publié à 14h24, le 08 juillet 2017 , Modifié à 14h26, le 08 juillet 2017

Jérôme Rivière (FN) pour une sortie de l'euro, quitte à ce que les frontistes "passent pour des nuls"
Jérôme Rivière © Capture d'écran RFI / Youtube

ET ALORS ? - Le débat sur la ligne du FN est là et bien là. En interne, certes, mais surtout en place publique : les cadres du parti d'extrême droite se déchirent sur les réseaux sociaux et par médias interposés. Avec deux points d'achoppement : l'abandon de la sortie de l'euro, et la virulence du discours sur l'immigration (on parle souvent de "submersion migratoire" voire "d'invasion" au FN). Jérôme Rivière plaide pour le premier et l'accentuation du second.

> À lire : Le conseiller économique de Marine Le Pen, Bernard Monot, prône un abandon de la sortie de l'euro

Ancien député UMP des Alpes-Maritimes de 2002 à 2007 passé au Front fin 2016 , ce dernier sort d'une campagne législative malheureuse sous étiquette frontiste - un échec qu'il attribue au "boulet" qu'était la sortie de l'euro selon lui. Il était aussi membre du comité stratégique de campagne de Marine Le Pen pour la présidentielle, travaillant notamment sur le volet "défense" de son programme. Il n'est donc pas étranger à ces débats de fond qui traversent le FN depuis des mois.

Et dans Libération samedi 8 juillet, il prône un changement radical de stratégie, quitte à ce que les frontistes "passent pour des nuls" et "se déchirent" :

 

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Il faut totalement remettre en cause la stratégie. Peut-être qu'on va se déchirer pendant un an. Peut-être qu'on passera pour des nuls. Peu importe : si on sort de là avec une bonne stratégie, on aura réussi.

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Voilà qui ressemble fort à une réponse directe à Florian Philippot. Le numéro 2 du FN, penseur et défenseur acharné de la ligne souverainiste, a prévenu qu'il quitterait le FN en cas de retour en arrière sur la sortie de l'euro. Et répète sur tous les tons qu'un tel revirement nuirait grandement à la crédibilité que tente de s'acheter le FN sur les questions économiques ces dernières années.

Dès le 11 mai sur RMC, il mettait ainsi en garde :

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Que la question soit posée, moi ça me choque pas. Mais je pense qu'on y perdrait en crédibilité. Ceux qui pensent qu'on y gagnerait se trompent. Parce qu'en face, on serait très légitimes à nous dire : 'Mais alors, vous avez menti aux Français pendant 15 ans. Mais peut-être que vous vous trompez aussi sur les frontières et Schengen, puisque vous vous êtes trompés sur l'euro ?'



Vous imaginez dans quel cercle on rentrerait ? Ne croyons pas que faire plaisir à nos adversaires, c'est nous renforcer.

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Jérôme Rivière semble donc tout à fait prêt à courir ce risque. Toujours dans Libé ce samedi, l'ancien UMP y va même d'une petite référence à... Jacques Chirac pour faire valoir ses vues :

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En 1988, Chirac se plante à la présidentielle alors qu’on le voyait gagnant. Tout le monde se dit que c’est un demeuré qui n’arrivera jamais à rien. Mais en 1993, la droite gagne les législatives, et plus personne ne rigole. Chirac passe de con à champion, parce qu’il a maintenu son autorité sur le parti tout en autorisant un débat parfois violent. Je dis à Marine Le Pen qu’on peut suivre le même chemin.

 

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