Avant tous leurs collègues écologistes, c'est José Bové, ancien candidat à la présidentielle et député européen, et Noël Mamère, député ayant quitté Europe Ecologie-Les Verts, qui s'expriment. Et ils ne se privent pas de critiquer sévèrement la suspension de l'écotaxe.
Interrogé sur i>Télé ce 29 octobre, José Bové dénonce "une reculade" face au patronat :
Je trouve que c'est lamentable. Et le Premier ministre est en train de reprendre le slogan de Nicolas Sarkozy 'l'écologie ça commence à bien faire'.
Aujourd'hui, je trouve que c'est vraiment une reculade face à un groupe de pression, la FNSEA et le Medef. L'agroalimentaire est triomphant. Et donc en décidant cette suspension sur tout le territoire, le Premier ministre accepte le verdict de la pression par ceux qui ont détruit l'environnement en Bretagne, ceux qui sont responsables des algues vertes.
Ceux qui préfèrent pour des raisons de bénéfice envoyer leurs porcs se faire abattre en Allemagne plutôt que de faire travailler les salariés de Gad.
"C'est le conservatisme qui triomphe", conclut José Bové qui estime que le gouvernement a tourné le dos à une "reconversion par l'écologie de l'économie".
Egalement très en colère, Noël Mamère, qui avait déjà claqué la porte du parti écologiste pour ses nombreux désaccords avec ses collègues, notamment à propos de la présence de ministres écolos dans le gouvernement.
Interrogé sur BFM TV, Noël Mamère n'en finit pas de dire sa déception :
Déçu et en colère. Je pense que mes amis écologistes et moi-même nous aurions du nous méfier d'un gouvernement qui a changé trois fois de ministre de l'écologie en 18 mois. C'est dire la considération accordée à l'écologie qui, aujourd'hui, ne sert que de variable d'ajustement pour répondre à des crises ponctuelles.
On a réussi cette performance qu'un gouvernement dans lequel siègent deux ministres écologistes puisse transformer l'écologie en une punition collective.
Noël Mamère en appelle ensuite aux écologistes de s'interroger sur leur présence au gouvernement face à ce "coup fatal sur la tête" :
C'est un manque de courage absolu. C'est encore l'écologie qui en paie les pots cassés. Je dis à mes amis écologistes que nous n'avons rien à faire dans un gouvernement qui se sert de l'écologie comme d'un bouc émissaire.
"Ça suffit", conclut Noël Mamère. Les autres députés écologistes ont prévu de se prononcer sur cette suspension dans l'après-midi.