DE L'ART DE S'OPPOSER - D'un côté, l'UMP et ses députés bretons qui décident de boycotter la réunion à Matignon. De l'autre, un député UDI, centriste, présent aux côtés de Jean-Marc Ayrault alors qu'il annonce la suspension de l'ecotaxe.
Deux façons d'incarner l'opposition, et deux messages à peu près similaires en ce 29 octobre: on a gagné.
L'UMP, par la voix de Jean-François Copé, s'est dite "soulagé" que le Premier ministre ait annoncé la suspension de cette taxe poids-lourds. Le président du groupe UMP à l'Assemblée, Christian Jacob, lui, y voit une "première victoire" de l'opposition, comme le tweete une journaliste du Monde :
Jacob (UMP) : "cette suspension est une première victoire"#ecotaxe — Hélène Bekmezian (@Bekouz) October 29, 2013
Ce n'est pas tout à fait comme cela que l'UDI voit la situation. Thierry Benoît, député UDI d'Ille-et-Vilaine, était le seul député breton d'opposition présent à la réunion organisée par Jean-Marc Ayrault. Lui préfère vanter une "opposition constructive", déconnectée des "échéances électorales".
Et Thierry Benoit de vanter les mérites de l'UDI dans la suspension de l'ecotaxe. Voilà ce qu'il déclare en conférence de presse :
Il faut rappeler que ce terme de suspension, c'est celui que le groupe UDI emploie depuis plusieurs semaines. Puisque je dirais, en élu responsable, et ayant comme chef de file Jean-Louis Borloo qui a été l'instagateur de ce projet, il était tout à fait naturel de proposer une suspension. [...]
Je l'ai senti très attentif à nos propositions [Jean-Marc Ayrault, NDLR]. Je suis convaincu que l'UDI a été un des groupes force de proposition. Le seul de la minorité. Et je suis convaincu que le Premier ministre a été attentif à nos propositions.
"Moi je suis légitimiste", ajoute Thierry Benoit, comme à l'adresse de ses collègues UMP, qui avaient boudé la réunion.
Jean-Louis Borloo, boss de l'UDI, voit dans la suspension de l'écotaxe une "sage décision" du gouvernement.
C'est ce qu'il écrit dans un communiqué :
Il s’agit là d’un vrai signe d’apaisement ; il était en effet évident que cette fiscalité écologique issue unanimement du Grenelle de l’Environnement et votée quasi unanimement au Parlement, puisqu’elle n’est pas comprise, ne pouvait être acceptée et donc appliquée.
Puisque ce sujet dépasse les majorités et qu’il est extrêmement difficile, nous devons l’assumer ensemble et sommes à la disposition du Gouvernement pour participer à la réflexion.
Thibaut Pézerat avec Ivan Valerio à l'Assemblée