Juge Gentil-Nicolas Sarkozy : deux versions pour une rencontre

Publié à 10h26, le 24 mars 2013 , Modifié à 11h49, le 24 mars 2013

Juge Gentil-Nicolas Sarkozy : deux versions pour une rencontre
Thierry Herzog arrive au domicile de son avocat le 23 mars 2013. - (Julien Muguet-MaxPPP)

QUI DIT VRAI - Qu'a dit Nicolas Sarkozy lors de sa mise en examen par Jean-Michel Gentil ? Etait-ce "Ne vous inquiétez pas, je n'en resterai pas là", comme le rapportait Le Monde, ou bien "Non, ce n'est pas terminé", comme l'assure l'avocat de l'ex-président, Me Thierry Herzog au Journal du Dimanche.

Surtout, y'avait-il un sous-entenduà ces propos prononcés, comme l'assurent les deux journaux, au moment où le juge Gentil annonce à Nicolas Sarkozy sa mise en examen ?

Pour Le Monde, c'est très clair : le magistrat interprète cette phrase "comme une menace à peine voilée". Et les journalistes d'égrener les noms de juges qui ont connu des difficultés dans leur carrière, après s'être intéressés de près ou de loin aux affaires de Nicolas Sarkozy :

Renaud Van Ruymbeke à qui l'on a infligé des poursuites disciplinaires dans l'affaire Clearstream.

Patrick Ramaël, qui connaît le même sort, pour avoir fait du zèle dans ses enquêtes africaines.

Ou même l'actuel procureur général près la cour de cassation, Jean-Claude Marin, qui a subi lui aussi, pendant un temps, l'ire de M. Sarkozy.

Dans le Journal du Dimanche, Thierry Herzog donne une toute autre explication à cette petite phrase :

Nicolas Sarkozy a dit "non, ce n'est pas terminé", signifiant ainsi que, comme tout un chacun, il userait des voies de recours.

Comment un tel hiatus est-il possible ? Ces auditions sont normalement retranscrites par le ou la greffier.

Mais justement, explique le journal Le Monde, alors que le juge Gentil demande à la greffière de noter l'incident pour "ne pas laisser ce sérieux accrochage sans suite", Me Thierry Herzog se met en colère. Il s'oppose à ce que la phrase soit inscrite sur le procès-verbal d'audition.

Le juge Jean-Michel Gentil finit par accepter, "pour ne pas envenimer davantage la situation", notent Gérard Davet, Fabrice Lhomme et Franck Johannès.

Résultat ? Impossible d'être certain de savoir qui dit vrai, du Monde ou de l'avocat de Nicolas Sarkozy.

Me Thierry Herzog n'a en tout cas pas de mots assez durs contre le juge Gentil, qui a "signé une tribune politique" dans le quotidien du soir. De quoi estime-t-il, poser la question de l'impartialité du magistrat.

Mais Thierry Herzog critique aussi Le Monde, "qui n'a même pas pris la peine de (l)'interroger, ni (lui) ni (sa) collaboratrice", avant d'écrire des "affirmations qui sont de nouvelles violations du secret de l'instruction".

Du rab sur le Lab

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