Julien Sanchez (FN) se "bat" pour que des hommes comme Raymond Vall, sénateur et fils de réfugiés, ne prennent plus "la place des Français"

Publié à 15h37, le 17 septembre 2015 , Modifié à 20h34, le 17 septembre 2015

Julien Sanchez (FN) se "bat" pour que des hommes comme Raymond Vall, sénateur et fils de réfugiés, ne prennent plus "la place des Français"
Raymond Vall au Sénat le 16 septembre 2015. © images Public Sénat

A l'occasion du débat sur les réfugiés organisé au Sénat le 16 septembre au soir, le sénateur PRG Raymond Vall, lui-même fils de réfugiés politiques espagnols, a préféré le récit au discours. Comme l'a raconté Public Sénat, il a ainsi rapporté les propos tenus devant lui par Julien Sanchez, maire FN de Beaucaire, et visant ses origines familiales. Au terme de cet échange, l'élu frontiste lui aurait ainsi lancé :

"

C'est parce qu'il y a des hommes comme toi qui vont prendre la place des Français que je me bats.

"

Reprenons. Le 12 septembre, Julien Sanchez participe à la réunion rassemblant Bernard Cazeneuve et 700 maires pour discuter de l'accueil des réfugiés. Lors de sa courte intervention, il déclare notamment que "les Français n'en peuvent plus de l'invasion programmée de notre pays", tout en se faisant copieusement huer par les autres édiles dans la salle. Raymond Vall est également présent ce jour-là. Il croise alors Julien Sanchez à la sortie de la réunion. La suite, il la raconte à la tribune du Sénat, pour illustrer son propos sur l'accueil des réfugiés en France :

"

Fils d'émigrés, de réfugiés politiques, j'ai fait partie, ma famille a fait partie de ces 500.000 espagnols qui ont traversé la frontière en 1939 et je suis très fier d'être à cette tribune. J'avais écrit un discours mais je voudrais vous rapporter quelque chose qui s'est passé samedi dernier.



Je faisais partie des 700 maires qui avaient répondu à votre invitation [il s'adresse à Bernard Cazeneuve, ndlr]. Une réunion positive, réussie, et puis un bémol : une intervention inadmissible, qui a été unanimement refusée [une référence aux huées, ndlr].



Et puis au sortir de cette réunion, j'ai croisé l'élu célèbre dans le Gard, appartenant à ce parti (...), et je n'ai pas pu m'empêcher d'aller le voir pour lui dire : "mais je ne comprends pas, c'est grotesque, c'est cynique, je suis un fils de réfugié politique."



Et là, la réponse cinglante : "mais justement, c'est parce qu'il y a des hommes comme toi qui vont prendre la place des Français que je me bats." J'avoue que je suis resté sans réponse. Il n'y en avait c'était peut-être... mais je ne l'ai pas fait.

"

A voir ici en vidéo :

 

[Edit 16h30] Comme l'a de nouveau relevé Public Sénat , le sénateur Stéphane Ravier a défendu son compagnon de parti Julien Sanchez lors d'une intervention au Sénat, plus précisément lors de la séance de questions d'actualité au gouvernement. Il accuse, sans le nommer, Raymond Vall d'avoir "calomnié" le maire FN de Beaucaire :

"

 Il saura lui répondre le moment voulu.

"

[Edit 17h00] Dans un tweet réagissant à notre article, Julien Sanchez qualifie Raymond Vall de "menteur" (et nous accuse de "servilité au système"). Il n'a cependant pas souhaité nous donner sa version au motif que nous ne respecterions pas "la déontologie de la profession". Il nous promet un "communiqué national" sur le sujet.

[Edit 18h11] Dans un communiqué publié sur le site du Front national, Julien Sanchez conteste avoir tenu ces propos. Il écrit notamment :

"

Je conteste formellement avoir tenu les propos que ce Sénateur menteur ose me prêter, allégations d’autant plus ridicules vu le nom que je porte.



Nul ne sera dupe du mensonge de cet élu qui tente une manœuvre de diversion, indigne de sa qualité de parlementaire.

"

Notons que, dans son communiqué, Julien Sanchez cite le sénateur Vall en lui prêtant l'expression "républicains espagnols". Sauf que Raymond Vall na jamais parlé de ceux-ci.

Du rab sur le Lab

PlusPlus