FRONT COMMUN - L'évocation de la création d'un nouveau groupe parlementaire "rouge-rose-vert" anti-austérité semble ravir Jean-Luc Mélenchon. Imaginé par l’écolo Sergio Coronado, l’ancien socialiste-frondeur Philippe Noguès, l’ancienne EELV Isabelle Attard et enfin, la députée du Front de gauche Jacqueline Fraysse, le groupe aurait pour vocation de réunir les députés "qui n’acceptent pas la dérive libérale du gouvernement et qui refusent la résignation, le renoncement à leurs valeurs et à leurs convictions". Et le leader du Parti de gauche veut y associer Cécile Duflot.
Dans une interview à Médiapart (lien abonné) le 17 septembre, Jean-Luc Mélenchon explique d'abord qu'il voit dans ce groupe la possibilité "d’accélérer le cours de l'histoire". Ni plus, ni moins. Il explique :
"C’est une autre occasion unique d’accélérer le cours de l’histoire. J’ai découvert cette tribune avec enthousiasme. À mon tour, j’appelle à la création d’un groupe commun dans les deux assemblées.
"
Pour lui, ce groupe "pourrait devenir un pôle de référence d’où pourrait partir une multitude d’initiatives". Et il souhaite y voir Cécile Duflot, annoncée sur le départ du groupe écolo par le Canard Enchaîné (et démenti par elle-même). Il développe :
"Là, Cécile Duflot doit faire un effort et m’écouter même si elle ne m’aime pas. Son groupe écologiste a explosé. Je l’adjure de faire preuve de sang-froid et de responsabilité. Elle est en mesure de débloquer la situation si elle fait le pas que les quatre proposent. Un nouveau groupe peut être la locomotive d’une nouvelle gauche dans le pays.
Il ne faudrait pas que l’initiative échoue pour des histoires de présidence de groupe.
"
Après un rapprochement en janvier dernier, la position anti-européenne de Jean-Luc Mélenchon avait permis à Cécile Duflot de prendre ses distances. Mais si les relations personnelles entre les deux semblent rompues, leurs positions politiques se sont rapprochées, notamment pendant la crise du Grexit de juillet.
Et si l'eurodéputé explique qu'il voit bien André Chassaigne prendre la tête du groupe du fait de ses "états de service dans l'opposition", il espère surtout que ce groupe puisse faire imploser la majorité du PS à l'Assemblée. Il explique, presque en rêvant à voix haute :
"Je n’ose placer la barre trop haut par habitude de la déception, mais si un ou deux changeaient déjà de camp et rejoignaient un tel groupe commun, cela permettrait d’ouvrir la brèche et d’enlever à Valls sa majorité parlementaire. Il n’y a pas des opportunités comme celle-là tous les matins. Des gens comme Benoît Hamon ou Pouria Amirshahi devraient tirer les leçons de ce qui se passe en Angleterre. La victoire de Jeremy Corbyn à la direction du parti travailliste montre que la social-démocratie peut commencer un nouveau cycle.
"
La gauche française, notamment les frondeurs et les plus anti-gouvernement, s'était félicité le 12 septembre de l'accession de Jérémy Corbyn à la tête du Labour anglais, à savoir le parti travailliste, équivalent britannique du Parti socialiste.
On l'aura compris, Jean-Luc Mélenchon mise BEAUCOUP sur cette éventualité pour faire naître un nouveau front à même, éventuellement, de présenter une candidature unique anti-austérité en 2017. Avec lui à la tête du cortège ?
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