Voir le microcosme se lâcher sur un second couteau de la "beaufitude" serait risible, si cela n’était pathétique estime notre blogueur Vogelsong.
S’il fallait débarrasser des ondes, les indignes de la république...
Dans l’infinie quête à l’élimination du mal, la France, le 9 mai 2012 a fait un grand pas. Pierre Salviac, chroniqueur sur RTL, s’est fait lourder.
La raison : un tweet sexiste à l’endroit de la future première dame de France, journaliste. Pierre Salviac balance des insanités en croyant faire rire ses lecteurs. Il doit considérer que sa faible gouaille résonne comme du bon sens populaire. Entendre homophobie, sexisme, propos graveleux qui seraient les valeurs les mieux partagés une France des terroirs. Vincent Moscato, en octobre 2011, sur les ondes de RMC, déclare , après l’affaire DSK :
"Non mais sincèrement c’est quoi ça ? Moi, ce que je trouve, c’est que ça va tuer le métier des femmes de chambre. Ils vont mettre dans tous les hôtels du monde des gros barbus, des Maoris, des machins, elles se tuent le boulot elles-mêmes !", alors que des joueurs anglais proposaient "des baisers australiens" aux femmes de chambre. A l’heure qu’il est le poète Moscato est toujours en poste…
Journaliste, future première dame, femme de ménage. Tout est peut-être là. On pourra bien sûr noter l’empressement de RTL à purger ce contempteur à la dignité des femmes, dont on sait qu’elles sont traitées équitablement sur cette antenne mais aussi dans tous les medias hexagonaux.
Or ce qui choque c’est la cible, pas le sujet. Foin de l’anti sexisme dans cette décision, il s’agit de devancer servilement les probables irritations de nouveaux maitres. De se fondre dans ce nouveau paysage et de montrer patte blanche, non pas par des mesures générales sur l’égalité, la dignité, la xénophobie, mais par de sacrifices bien ciblés.
S’il fallait débarrasser des ondes, les indignes de la république propageant des propos de haine, de sexisme, de xénophobie, les chaines hexagonales se retrouverait face à un chantier colossal.
Car il est bon de rappeler que Robert Ménard, Eric Zemmour et autres Ivan Rioufol, quotidiennement, font le tour des plateaux pour y propager peu ou prou les mêmes thèses. Sexistes, homophobes, xénophobes. Et jusqu’ici sans licenciement, ni même admonestation.
Ainsi voir le microcosme se lâcher sur un second couteau de la "beaufitude" serait risible, si cela n’était pathétique.