Pendant des années, ils fûrent inséparables. Jean-Luc Mélenchon et Jérôme Guedj, camarades socialistes, et amis dans la vie. "Que tu viennes ou que tu ne viennes pas, on restera potes", aurait promis le premier au deuxième lorsqu'il quitte le PS pour créer le Parti de gauche. Mais comme le raconte Le Monde dans une enquête (lien payant) très critiquée par Jean-Luc Mélenchon lui-même, l'histoire ne fût pas exactement celle que l'eurodéputé promettait.
Jean-Luc Mélenchon ne donne rapidement plus de nouvelles à son ancien poulain. Il refuse même de lui serrer la main lorsque les deux hommes se croisent dans la rue par hasard. Comme chacun sait, les brouilles entre vieux amis donnent parfois lieu à des situations absurdes. Comme ce jour d' avril 2012, que raconte Jérôme Guedj au Monde :
Plus tard, on s'est retrouvés tous les deux autour du cercueil d'un camarade, à chanter L'Internationale sans se dire un mot. On était à deux mètres l'un de l'autre, comme deux cons.
C'était lors de l'enterrement de Raymond Aubrac. L'Express s'en faisait déjà l'écho en juin 2012.
Elle aussi a vu son amitié avec le leader du Front de gauche se déteriorer. Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice socialiste classée à gauche du PS. Elle raconte au Monde, et c'est un euphémisme, leur relation en dents de scie :
Il y a des moments où il vaut mieux qu'on ne s'appelle pas. On se connaît assez pour savoir quand les passerelles sont difficiles à mettre en place.
Autrement dit, ces derniers temps ont été difficiles. Jean-Luc Mélenchon organise une manifestation "coup de balai" dimanche 5 mai, alors François Hollande est au pouvoir. Aucun socialiste n'a prévu de s'y rendre.