"Mafia", "crapule", "emplois fictifs". Le rapport parlementaire dit Perruchot sur le financement des syndicats ne sera pas publié.
Mais le site Owni a mis en ligne ce mercredi, une des auditions à huis clos de la commission chargée de la rédaction de ce rapport. Celle de Hédy Sellami, un homme qui a beaucoup à dire sur la CGT.
Alors que son secrétaire général, Bernard Thibault, a pourtant demandé la publication du rapport Perruchot - pour mieux le dénoncer - Le Lab synthétise et recontextualise ce témoignage explosif.
Le témoignage accablant d'un cégétiste
Sur owni.fr
Le site Owni publie mercredi l'audition de Hédy Sellami, un ancien journaliste-militant du bi-mensuel officiel de la CGT, La vie ouvrière (devenue aujourd'hui La Nouvelle Vie Ouvrière).
Cliquez ici pour lire la copie de l'audition sous serment de l'ancien militant cégétiste, le jeudi 3 novembre, par la commission d'enquête sur les mécanismes de financement des organisations syndicales d'employeurs et de salariés, présidée par le député UMP Richard Mallié.
Pour ceux qui n'ont pas le temps de lire ce document, Le Lab résume :
- La "mafia" CGT
Licencié pour raisons économiques en 2001 après neuf ans de travail à La Vie ouvrière, Hédy Sellami n'a pas de mots assez durs contre la "mafia", la "crapule" CGT. Exemples à l'appui, il dénonce un "circuit de financement occulte", "l'une des plaques tournantes de blanchiments de fonds par le biais de prestations fictives surfacturées".
- Des plaintes qui disparaissent ?
A l'entendre, La Vie Ouvrière n'aurait rien à envier à la mairie de Paris de Jacques Chirac en matière d'emplois fictifs. Il accuse même "quelqu'un, dont [il] ignore s'il est de la CGT, [d'avoir] subtilisé" des plaintes déposées en 2001 au parquet de Bobigny pour détournement de fonds, emplois fictifs et abus de biens sociaux.
Hédy Sellami cherche à faire entendre sa vérité depuis longtemps. Le Lab a par exemple retrouvé un long commentaire au bas d'un article d'Agoravox en 2005 dans lequel il crie à l'omerta médiatique.
La pétition en ligne du député en colère
Le député Nouveau centre du Loir-et-Cher Nicolas Perruchot a lancé lundi soir une pétition en ligne pour la publication de son rapport.
EXTRAITS
C’est en effet la première fois qu’un rapport de Commission d’enquête est ainsi jeté à la poubelle. Au-delà de l’anecdote, c’est aussi et surtout un recul pour le Parlement très préoccupant.[...]
J’ai décidé de refuser cette situation. C’est la raison pour laquelle je vous demande de soutenir la pétition réclamant la publication de ce rapport parlementaire.
La lettre de Bernard Thibault demandant la publication du rapport
Sur snapcgt.org
Bernard Thibault, secrétaire géénral de la CGT, a envoyé le 13 décembre une lettre à Bernard Accoyer, le président UMP de l'Assemblée Nationale.
EXTRAIT de cette missive
Il s'avère aujourd'hui que la non communication de ce rapport donne lieu à une campagne médiatique à charge contre les syndicats de salariés et tout particulièrement contre la CGT. [...]
Je vous demande par conséquent de faire procéder à la publication des travaux de la commission [...].
Réponse trois jours plus tard de Bernard Accoyer sur Canal Plus.
Je souhaite qu'on trouve la solution pour qu'elles puissent s'exprimer librement, publiquement. Peut-être d'ailleurs – j'en ai parlé au président de la commission [Pierre Méhaignerie, UMP] – pourraient-elles être auditionnées de façon publique par cette commission sur les questions qui sont injustement posées à leur égard.
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