Il est un curé un peu particulier: Matthieu Rougé, aumônier des politiques depuis neuf ans dans la paroisse de l'Assemblée nationale, prend congé cet été et s'est confessé à Rue89.
On apprend ainsi que, inquiet à cause des propos de François Hollande concernant la religion, l'homme d'Eglise en a "parlé avec quelques membres de son équipe". Et espère avoir eu un peu d'influence.
"Pourquoi tant d'agressivité contre la religion ?"
Sur rue89.com
Après neuf années à officier dans l'église Sainte-Clothilde derrière l'Assemblée nationale, à recueillir les confidences des parlementaires, à célébrer une messe pour eux tous les mercredi ou à organiser des débats, le père Matthieu Rougé passe le relai à Laurent Stalla-Bourdillon. Et passe à confesse pour Rue89.
Il revient entre autres sur la campagne de François Hollande et sur son discours du Bourget de janvier 2012. Le candidat annonce alors vouloir inscrire la loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat dans la Constitution. Le Concordat en vigueur en Alsace-Moselle en serait menacé.
Le père Rougé réagit dans Libération:
Pourquoi tant d'agressivité contre la religion ? Et quid de l'Alsace-Moselle, de la société alsacienne et mosellane qui ont des modes de vie très traditionnels ?
Finalement, à la satisfaction du père Rougé, le projet de François Hollande précise qu'il tiendra compte des "règles particulières applicables en Alsace et Moselle". Entre temps, le curé a eu l'occasion de s'entretenir avec son équipe et a gardé de bonnes relations:
Le discours du Bourget avait été étonnamment virulent. J’ai donc eu l’occasion d’en parler à quelques membres de son équipe.
Le hasard des rencontres fait naître des relations amicales et du coup, on s’envoie assez facilement des SMS, on prend des cafés ensemble et on se parle librement.
Ce qui a été intéressant – je n’ai pas du tout la faiblesse de penser que mon intervention y a été pour quoi que ce soit – c’est qu’il y a eu un assez fort décalage entre [le discours et le projet].
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