Une mise à pied et l’arrivée d’une ancienne conseillère de Nicolas Sarkozy à l’Elysée au sein de la Haute autorité chargée, notamment, de lutter contre le piratage sur Internet, suscite la grogne chez les salariés de l’autorité, révèle l’hebdomadaire spécialisé dans la communication Stratégies.
"Nous devons repenser la Hadopi"
Sur strategies.fr
56,5 % des collaborateurs de la Hadopi "considèrent que les règles de fonctionnement de leur institution ne sont pas justes", 41 % des agents jugent que "leur activité professionnelle actuelle est assez éprouvante", et 13,5 % "très éprouvante".
Voilà quelques-uns des enseignements d’une enquête interne, conduite par les représentants du personnel de la Hadopi, la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet, et à laquelle, d’après l’hebdomadaire Stratégies, qui la révèle dans son dernier numéro, 44 des 60 collaborateurs ont répondu.
Mais, au-delà de l’aspect "quanti", Stratégies révèle également un climat général qui se dégrade, parallèlement aux incertitudes sur l’avenir de l’autorité administrative, sujet sur lequel François Hollande a indiqué, avec des variations toutefois, avoir envie d’apporter un changement fort.
Et révèle notamment que l’embauche d’une ancienne conseillère de Nicolas Sarkozy à l’Elysée fait grincer des dents :
Une autre arrivée à la Hadopi a suscité des remous en interne : celle de Pauline Blassel, une ex-conseillère à la présidence de la République, qui vient d'être nommée coordinatrice du département recherche.
Son recrutement se serait fait en catimini, avec une publication de profil de poste après coup, selon un agent de la Hadopi.
L’hebdomadaire cite encore un "connaisseur du dossier", qui lui confie que ce mode de recrutement serait monnaie courante :
Bon nombre d'embauches de managers se font par copinage politique, autour du secrétaire général, Eric Walter, le Monsieur Web de l'ex-président de la République, Nicolas Sarkozy. Plutôt que sur la base d'une procédure de recrutement rigoureuse basée sur les compétences.
Le député PS Didier Mathus, membre du collège de la haute autorité, explique encore à Stratégies le sens de la réforme de Hadopi :
Nous devons repenser la Hadopi, elle ne peut plus être seulement un outil consacré à la répression.
Il faut redéfinir les enjeux autour des droits d'auteur.
Le destin de l'organisme dépendra de ces réflexions.
Il y aura peut-être encore une structure consacrée à cette question mais ce ne sera plus la Hadopi actuelle.edit: Pauline Blassel n'était pas "conseillère" à la présidence de la République, mais y travaillait bien - et avait accompagné la campagne internet de Nicolas Sarkozydès 2007.