La visite a été tweetée par le Premier ministre. "Merci aux jeunes entrepreneurs rencontrés cet après-midi à Agoranov. Ils innovent et créent de l'emploi", a-t-il publié sur le réseau social. Mais c'est le seul témoignage que vous aurez de la visite de Jean-Marc Ayrault chez Agoranov, à Paris, ce jeudi 25 avril. .
Merci aux jeunes entrepreneurs rencontrés cet après-midi à @agoranov_innov: ils innovent et créent de l'emploi twitter.com/jeanmarcayraul…
— Jean-Marc Ayrault (@jeanmarcayrault) 25 avril 2013
Pour ce déplacement dans un incubateur d'entreprises, Matignon n'a pas souhaité prévenir la presse et la visite s'est déroulée sans journaliste. "C'est une première et elle est pour le moins atypique", relèvent Les Echos.
Problème ? Cette sortie tombe le jour de la publication des chiffres du chômage. Une nouvelle qui surprend la presse ministérielle qui espère que la méthode ne va pas devenir une habitude. Benjamin Sportouch (L’Express) et Solenn de Royer (Le Figaro) pour l’Association de la presse ministérielle indiquent au Lab:
On peut comprendre que le Premier ministre ait envie d’aller à la rencontre d'entrepreneurs loin des caméras et dont on apprend l'existence plus tard par des indiscrétions.
Mais il ne faudrait pas que ce genre de déplacements se transforme en une nouvelle forme de mise en scène bordée, cadrée à l’abri des journalistes et donc de questions potentiellement dérangeantes.
Précisant qu'en ce jour particulier au niveau économique, Jean-Marc Ayrault aurait été susceptible de répondre à des questions sur les mauvais chiffres du chômage, mais ne souhaitant pas en tirer des conclusions hâtives :
Le jour même de la publication des chiffres du chômage, les journalistes, s’ils avaient été conviés, auraient légitimement pu interroger Jean-Marc Ayrault sur ce nouveau record.
(...)
Se gardant de tout procès d’intention, l’association de la presse ministérielle se veut cependant vigilante sur la multiplication éventuelle de ce genre d'initiatives.
Ce déplacement n'est pas perçu comme une nouveauté, selon les services de Matignon qui assurent au Lab que ce n'est pas une manière inédite de communiquer. "Il y a toujours un moment hors média, cela n'a pas été vu comme une innovation", mais "pour que la politique soit concrète, il faut que le Premier ministre ait des moyens de se voir communiquer les choses directement, sans filtre", signale son entourage. "Se frotter au réel", dit-on à l'hôtel Matignon.
Et sur les chiffres du chômage, Matignon se défend d'éluder des questions. Avec un argument : Jean-Marc Ayrault a donné à l'occasion de la publication de ces nouveaux indicateurs une interview exclusive sur le chômage au quotidien 20 minutes. Une manière aussi de verrouiller la communication.