Débat UMP: les candidats tentent de prouver que la primaire sert encore à quelque chose

Publié à 23h06, le 26 avril 2013 , Modifié à 11h18, le 27 avril 2013

Débat UMP: les candidats tentent de prouver que la primaire sert encore à quelque chose
Visual Press Agency pour Public Sénat et France 3 Paris

SPOILER - Après le retrait de Rachida Dati, la primaire organisée par l'UMP à Paris pour désigner son candidat aux municipales a-t-elle encore un sens ? Les candidats encore en lice veulent y croire. Ou en tout cas le faire croire. Le Lab était présent lors de l'enregistrement du débat, diffusé vendredi 28 avril sur France 3 Ile de France, puis tout le week-end sur Public Sénat. Voici les moments à retenir :

> Nathalie... et les autres en ouverture :

Est-ce de bon augure pour Nathalie Kosciusko-Morizet ? L'ancienne maire de Longjumeau a en tout cas eu de la chance au tirage au sort: c'est elle qui arrive numéro un dans l'ordre des prises de parole. C'est elle aussi, qui clôt l'émission.

D'entrée, elle veut se placer au-dessus de la mêlée, et épargne ses "concurrents, pas adversaires", candidats comme elle à la primaire. Elle préfère égratigner "l'héritière" Anne Hidalgo. Pierre-Yves Bournazel, benjamin de cette primaire, ne choisit pas le même angle d'attaque. Il vise, en creux, la favorite de cette primaire, qui a récemment abandonné sa mairie de Longjumeau :

Quand on aime sa ville, on ne la quitte pas.

Cette primaire ne peut pas être un leurre. Ce n’est pas une bataille d’image, de castings.

> Rachida Dati, l'arlésienne du débat :

La primaire UMP a-t-elle perdu de son intérêt depuis l'abandon de Rachida Dati ? Franck Margain, très en forme, reconnaît des "pressions" pour abandonner le combat :

L’absence de Rachida Dati, ça a enlevé du peps ? Non ! On va avoir du peps’ !On a plein de choses différentes à dire !

Y a plein de pression pour arrêter les primaires. J’ai été appelé 18 fois par les journalistes pour savoir si on arrêtait...

Nathalie Kosciusko-Morizet, invitée à répondre aux attaques de Rachida Dati sur son profil de "candidate du système et des médias", s'autorise une petite pique : 

Je suis la meilleure arme anti-système. Si je suis du système, c’est du système démocratique.

Je n'ai pas hérité d’un arrondissement.

La maire du VIIe arrondissement, facilement élue en 2008, appréciera.

> La boutade qui fait rire les états-majors :

Franck Margain, candidat étiquetté Parti Chrétien-Démocrate et proche de Christine Boutin, est évidemment interrogé sur le mariage gay: célèbrera-t-il des unions de couples homosexuels ? Non, mais trouve la bonne pirouette:

Je laisserai Nathalie le faire si elle est mon adjointe !

Première bonne blague de ce débat. Philippe Goujon, patron de la fédération UMP de Paris, présent en salle de presse, rit de bon coeur lui aussi.

> Le maire de Paris en métro :

"Pas crédible", la proposition de Pierre-Yves Bournazel d'obliger le maire de Paris et ses adjoints à troquer leur voiture de fonction contre un pass Navigo ?

'Si, et c'est déjà le cas', répond celui qui n'est pour l'instant que conseiller municipal d'opposition dans le XVIIIe arrondissement.

Rires dans la salle de presse, où les états-majors des candidats sont également rassemblés.

Franck Margain n'y croit pas, et critique une proposition d'élu "cheap, pas cher". NKM abonde dans son sens: "pas très crédible" selon elle.

> "Réponds par oui ou par non !" :

Pollution, délinquance, salles de shoot... Les candidats ont bien du mal à se départager sur les sujets de fond: tout le monde est d'accord. En salle de presse, le silence règne.

Jusqu'au moment où Pierre-Yves Bournazel tente de piéger Nathalie Kosciusko-Morizet. Le conseiller du VIIIe avait visiblement préparé son coup.

Il dégaine un sondage qu'il aurait commandé, selon lequel les Parisiens sont à plus de 70% favorables à la création d'une police municipale à Paris. Sa question s'adresse donc à la favorite de la primaire: y est-elle, oui ou non, favorable ? Commence alors une jolie partie de ping-pong.

Nathalie Kosciusko-Morizet déroule sa proposition: redéployer les effectifs actuels. Mais Pierre-Yves Bournazel veut une réponse courte. Il coupe l'ancienne maire de Longjumeau :

Oui ou non à la police municipale ?

Nathalie Kosciusko-Morizet, visiblement étonnée, lui renvoie une question :

Tu, tu, tu... On peut s'écouter ?

Mais Pierre-Yves Bournazel insiste: il veut savoir si Nathalie Kosciusko-Morizet mettra en place, une fois maire de Paris, une police municipale parisienne: "Oui ou non?" Nathalie Kosciusko-Morizet répond :

Ce que je dis c’est que la proposition que tu fais, on peut tout de suite en avoir les resultats en utilisant les personnels existant.

Pierre-Yves Bournazel tient sa réponse et jubile :

C’est donc non ! C’est donc non ! Non à la police municipale !

S'ensuit alors un léger accrochage entre les deux candidats sur le taux de délinquance dans le XVIIIe arrondissement et à Longjumeau, sur le mode "c'est moi qui ai le plus de délinquants".

> La conclusion les yeux dans les yeux.

Comme lors de l'ouverture du débat, Nathalie Kosciusko-Morizet prend la première la parole pour conclure. NKM abandonne à l'occasion ses expressions "jeunes et cools" pour, ce 28 avril, proposer un "nouveau printemps" aux Parisiens. En regardant la caméra.

Tout comme celui qui la succède, Pierre-Yves Bournazel, qui rappelle les échecs en 2008 de Christine Lagarde, Arno Klarsfeld et Chantal Jouanno, pourtant "arrivés avec de très bons sondages".

Chenva Tieu, lui, fait valoir sa différence. Jean-François Legaret se voit comme le "maire de la parole donnée à Paris" et Franck Margain rappelle que son unique projet est "faire gagner la droite et le centre".

Interrogé par Le Lab, le patron de la fédération UMP de Paris Philippe Goujon reconnaît que le retrait de Rachida Dati a pu "fragiliser la primaire", mais se dit "très content du débat". En espérant que l'UMP réussisse à mobiliser les 50 000 participants à la primaire afin de rester dans ses frais... 

Du rab sur le Lab

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