Les expressions jeunes et cools de NKM

Publié à 09h43, le 26 février 2013 , Modifié à 10h10, le 26 février 2013

Les expressions jeunes et cools de NKM
Nathalie Kosciusko-Morizet, sur France 2, le 26 février. (Capture d'écran)

SEMANTIQUE - Elle veut être "câblée", selon l’expression utilisée autrefois par François Mitterrand pour montrer qu’il était dans le coup, à la page.

Nathalie Kosciusko-Morizet cultive sa différence avec la vieille garde de la droite traditionnelle. Politiquement, mais dans le langage également. Comme pour mieux correspondre au jeune électorat parisien.

Invitée des 4 Vérités, mardi 26 février, sur France 2, la candidate UMP à la mairie de Paris s’en est prise à la politique du gouvernement, parlant de "mécano" et de "bobards" :

Il faut surtout arrêter les bobards.

On ne peut pas, le 31 décembre, expliquer qu'on a un engagement pour l'année 2013, inverser la courbe du chômage, ne prendre aucune mesure allant dans cette direction et après, prendre un air navré en disant: c'est la crise, on ne va pas réussir à le tenir.

Or, "il faut mettre le paquet" pour l'emploi et la compétitivité des entreprises, a dit NKM, au lieu de faire "du mécano administratif ou du mécano électoral" pour "amuser la galerie". Comme pour la vérité, pour l’élue francilienne, "les vraies priorités des Français sont ailleurs".

Lundi, dans un article du Mondequi présentait ses cautions parisiennes pour assoir sa légitimité de candidate dans la capitale, l’ancienne porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy expliquait d’emblée, usant déjà d’un vocable "djeuns":

Paris, c’est mon trip.

Une expression forte en bouche qui ne signifie en aucun cas un assentiment à l’expérimentation de salles de shoots dans la capitale.

Déjà, en lançant sa candidature, NKM s’était offusquée des accusations de parachutage, elle qui était jusqu’à cette semaine maire de Longjumeau.

Ainsi avait-elle déclaré, pour se justifier :

Si c’est un parachutage, c’est un parachutage en Pass Navigo.

BONUS TRACK : MITTERRAND ET LE VERLAN

Les politiques et le parler des jeunes. Le verlan en l’occurrence, est dans le débat public depuis les années 1980. Et si pour Nadine Morano, "le jeune musulman français" ne doit pas parler verlan, François Mitterrand lui, démontrait, en 1985, face à Yves Mourousi, une autre approche. Plus au fait lorsqu’on lui demandait s’il savait ce que signifiait "chébran" :  

Vous savez, quand j’étais enfant, on renversait l’ordre des syllabes dans les mots, ce n’est pas très nouveau ça ! Ça veut dire "bran-ché", bien entendu.

Je ne veux pas faire le malin, je ne suis pas très informé, mais c’est déjà un peu dépassé : vous auriez dû dire "câblé".

Du rab sur le Lab

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