Le premier tour des élections législatives a eu pour candidats un certain nombre de ministres. Sur les 34 du gouvernement, 24 mettaient leur place en jeu. En cas de défaite, ils étaient prévenus : ils devraient renoncer à leur poste ministériel.
Une situation ridicule pour notre blogueuse Delphine Dumont qui trouve que c'est une tromperie.
Absurde !
Dimanche, on a voté pour les ministres. Pas tous, seulement 24 sur 34. J'en ai déduit que François Hollande n'était pas très sûr de son choix pour certains ministres et qu'il a demandé aux gens de voter pour ces candidats spéciaux. Un peu comme dans les émissions de télé-réalité, ceux qui ne réussiraient pas l'épreuve devront sortir.
Je trouve ça très injuste. Pourquoi seulement 24 et pas tous ? Et pourquoi il n'y a que les Nantais qui peuvent voter pour ou contre Jean-Marc Ayrault comme Premier ministre ? Pourquoi faut-il être doubien pour estimer l'aptitude de Pierre Moscovici au poste de ministre de l'Économie ? Non, vraiment, c'est injuste !
Pire ! Les braves électeurs qui ont voté pour l'un de ces candidats vont être rien moins que spoliés ! Ils ont voté pour un ou une ministre et vont être représentés par le suppléant d'icelui. C'est un peu comme si vous achetiez une berline et qu'on vous livre une citadine parce quelqu'un d'autre a besoin de votre voiture quelque temps. Je ne veux pas remettre en cause la qualité des suppléants, bien sûr, mais convenez qu'il existe une différence entre un éléphant et un humble militant de terrain.
Ensuite, en cas de remaniement, c'est au tour du suppléant d'être écarté quels qu'aient été ses mérites durant son remplacement. Et une injustice de plus ! Et je ne vous parle même pas des électeurs qui n'ont pas eu de ministres parmi les candidats qui leur étaient proposés...
Plus sérieusement, cette candidature des ministres me paraît absurde à tout point de vue. Sachant que les ministres ne pourront pas effectuer leur mandat de député, l'élection est une tromperie. Ensuite, cette candidature augmente l'impression de cumul des mandats, même si, dans les faits, il n'en est rien. Autre chose, on peut être mauvais en campagne électorale tout en ayant les meilleures qualifications pour faire un bon ministre, cela n'a rien d'incompatible. Enfin, le choix d'un ministre devrait se faire sur ses compétences prioritairement. Les arrangements internes des partis brouillent déjà la sélection, une approbation des électeurs est totalement inutile et même néfaste.