L'Espagne revient sur le droit à l'avortement : Najat Vallaud-Belkacem s'en émeut

Publié à 15h36, le 21 décembre 2013 , Modifié à 18h30, le 22 décembre 2013

L'Espagne revient sur le droit à l'avortement : Najat Vallaud-Belkacem s'en émeut
(Reuters)

L'Espagne est revenue le 20 décembre sur le droit à l'avortement. Une décision regrettée par la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem ce 21 décembre. Elle rappelle dans un tweet que restreindre ce droit "c'est entraver l'autonomie des femmes" et accompagne son message du hashtag "Espagne" :

Dans un projet de loi limitant fortement l'avortement, l'Espagne a annulé sa loi de 2010 qui autorisait l'interruption volontaire de grossesse jusqu'à quatorze semaine et jusqu'à vingt-deux semaines en cas de malformation du foetus. Le pays revient alors à une législation datant de 1985.

Si le texte est approuvé par le Parlement, l'avortement ne sera plus un droit et ne sera autorisé qu'à deux conditions : il faudra qu'il soit jugé "nécessaire en raison d'un grave danger pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme" ou alors que la grossesse soit le fait d'un viol, et uniquement si la victime a porté plainte pour ce viol.

Enfin, un rapport de deux médecins devra être fourni pour invoquer la malformation du foetus comme motif de l'IVG. Le "grave danger psychologique" devra lui aussi être diagnostiqué par deux médecins différents et étrangers à l'établissement pratiquant l'avortement.

[Edit 22 décembre] Invitée du Grand rendez-vous Europe 1/i>Télé/Le Monde, Najat Vallaud-Belkacem s'est dite "choquée" par ce retour en arrière et a expliqué avoir écrit à son homologue espagnol le 20 décembre. Il s'agit d'Ana Mato, ministre de la Santé, des services sociaux et de l'Egalité :

Ca m'émeut. Bien sûr que ça me choque.

J'ai d'ailleurs fait part de ma vive préoccupation à mon homologue espagnole à qui j'ai écrit vendredi.

C'est terrible de voir qu'un pays comme l'Espagne, qui ces dernières années était devenu un petit peu la référence en particulier pour ceux qui se battent contre les violences faites aux femmes (...), puisse s'apprêter peut-être à connaître un recul en matière du droit à disposer de son corps

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