La blague de Hollande qui ne passe pas en Algérie

Publié à 16h12, le 21 décembre 2013 , Modifié à 15h39, le 22 décembre 2013

La blague de Hollande qui ne passe pas en Algérie
François Hollande lors de son discours pour l'anniversaire du Crif (capture d'écran Elysée).

VIDEO - Cette blague était passée inaperçue. François Hollande, qui est coutumier des pointes d'humour dans ses déplacements, a encore frappé le 16 décembre en entamant son discours à l'occasion du 70e anniversaire du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Une blague qui a heurté les Algériens.

S'adressant à Manuel Valls, et pensant qu'il doit s'envoler pour un déplacement en Algérie avec le Premier ministre et huit autres membres du gouvernement le jour-même, François Hollande lance : "Monsieur le ministre de l'Intérieur, qui va nous quitter peut-être pour aller en Algérie ?".

En réalité, Manuel Valls est déjà revenu de ce voyage express. Le chef de l'Etat se reprend alors et lance sur le ton de l'humour:

Il en revient  ... ! Sain et sauf, c'est déjà beaucoup !

Voici la vidéo :

Une pointe d'humour qui ne passe pas auprès des Algériens. Des médias comme Tout sur l'Algérie, El Watan ou encore Algérie Focus relatent depuis le 20 décembre des indignations trouvées sur les réseaux sociaux et exprimées par ceux qui ont suivi le discours.

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>> Les réactions politiques à cette blague du président

[Edit 22 décembre, 11h] Les conseils d'improvisation du gouvernement algérien

Samedi 21 décembre, c'est le gouvernement algérien qui a déploré "la moins-value" dans les relations entre les deux pays, causée par le trait d'humour.

Le ministre des Affaires etrangères Ramtane Lamamra, cité dans un communiqué du site officiel du ministère, estime ainsi :

Il est claire* qu’il s’agit d’une moins-value par rapport à l’esprit qui enveloppe nos relations et à la réalité de ce que les délégations françaises et même autres peuvent constater de la situation sécuritaire en Algérie.

Interrogé en marge d'un entretien avec son homologue chinois, il poursuit avec une analyse de l'humour en politique aux allures de réprimande à l'encontre de François Hollande (et de ses - nombreuses - petites blagues) :

Le sens de l’humour peut apporter une valeur ajoutée au sens des responsabilités lorsqu’il s’exprime avec élégance, avec mesure et qu’il introduit de la décontraction dans le cadre de cet art souvent austère qui est la pratique de la diplomatie.

A l’inverse, le sens de l’humour peut être générateur d’une moins-value lorsqu’il abouti* à suggérer que les réalités ne seraient pas celles qui sont à la portée de tous et qui ont pu être vérifiées par tous

Et de conclure en estimant que si les propos de François Hollande pouvaient passer pour l'"improvisation d'une plaisanterie","les improvisation* sont souvent périlleuses".

* les fautes d'accord sont celles de la retranscription proposée par le site du ministère des Affaires etrangères algérien.

[Edit 15h] "Une plaisanterie légère"

L'entourage de François Hollande a réagi auprès de l'AFP, parlant d'une "plaisanterie légère" sur le retour "sain et sauf" de Manuel Valls que le président aurait pu lancer à propos de n'importe quel pays :

C'était une plaisanterie légère qui pouvait viser n'importe qui dans n'importe quel pays et qui n'avait aucun sens particulier concernant l'Algérie. (...)

Il n'y a pas de tension particulière au niveau des autorités algériennes.

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