L'illusion de Buisson

Publié à 10h00, le 11 décembre 2012 , Modifié à 10h00, le 11 décembre 2012

L'illusion de Buisson
L'Assemblée nationale, le 9 octobre 2012. (MaxPPP)

Notre éditorialiste Olivier Duhamel revient sur les prévisions de Patrick Buisson, interviewé sur Europe 1 par Bruce Toussaint et qui prédit, de la part de François Hollande, une dissolution "de plus en plus probable de l'Assemblée nationale". 

 

  1. Le mythe de la dissolution

    Que le pouvoir politique soit très impopulaire, c'est une évidence, constatée sondage après sondage. 

    Que les élections partielles de ce mois de décembre constituent une claque donnée à ceux qui nous gouvernent et un succès pour l'UMP, il faudrait une sacrée dose d'aveuglement ou de mauvaise foi pour le nier.

    De tout cela, Patrick Buisson se réjouit, on le comprend. Mais il en tire une conclusion hâtive en affirmant que : 

    Le schéma de la dissolution devient de plus en plus probable, sinon inéluctable. 

    Toute l'histoire de la Ve République plaide en sens contraire

    Des dissolutions sont intervenues pour sortir d'une crise. Crise parlementaire en 1962, avec la censure du gouvernement Pompidou. Crise sociétale en 1968, avec la grève générale et la semi-paralysie du pays. Nous en sommes très loin. 

    D'autres dissolutions ont été faites au lendemain d'une élection présidentielle (1981, 1988). Inutile désormais avec le quinquennat et les législatives dans la foulée de la présidentielle.

    Troisième et dernier cas, la dissolution d'opportunité décidée par Jacques Chirac en 1997. La gauche a gagné, et gouverné cinq ans durant. Précédent qui n'est donc pas prêt de se répéter. 

    Ainsi, grâce à la Ve République, François Hollande et les socialistes ont reçu le pouvoir pour cinq ans. Il faudrait une quasi-insurrection dans le pays pour qu'ils y renoncent. 

     

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