Défection au Front national. La candidate investie par le parti frontiste comme tête de liste aux municipales de Saint-Alban, commune de près de 6.000 habitants en Haute-Garonne, retire sa candidature. Et dénonce les propos racistes entendus chez les militants FN de sa circonscription.
La Voix du Midi raconte le 4 novembre pourquoi Nadia Portheault, d'origine algérienne, qui avait déjà commencé à tracter pour sa campagne pour le FN, a décidé de renoncer et de rendre sa carte d'adhérent au passage.
La jeune femme explique dans un courrier adressé à Marine Le Pen et au président départemental du FN 31 :
Je suis d’origine Algérienne et je ne suis pas d’accord avec certains discours des certains responsables du FN dans mon département.
Elle raconte ainsi à La Voix du Midi comment un cadre du FN 31 lui a dit un jour : "toi et tes enfants, vous êtes bon pour le four". Son époux, militant FN lui aussi, évoque quant à lui un autre responsable se vantant de la croix gammée tatouée sur le corps de son frère.
Les deux disent s'être engagés pour "l'idée de rassemblement de tous les Français, l'égalité entre tous et le patriotisme" défendus par Marine Le Pen. Mais avoir constaté bien autre chose chez les militants :
Tout le monde n’est pas à mettre dans le même panier et de nombreux adhérents partageaient nos valeurs mais nous constatons qu’il y a un décalage entre le discours de Marine et celui de la base militante.
Cette ambiguïté permanente, entre la vitrine et une arrière-boutique spécialisée dans les blagues vaseuses sur les arabes et les homos, n’était plus supportable.
Nadia Portheault raconte également comment le FN lui a "vivement conseillé" de se présenter sous son nom d'épouse et non de jeune fille - Nadia Djelida - "allant même jusqu'à me dire que mon prénom était déjà presque un handicap".
Serge Laroze, responsable de cette section et candidat FN à la mairie de Toulouse, le regrette et explique à La Voix du midi qu'il y a "forcément des débordéments" dans "tous les groupes humains" :
On ne peut pas contrôler tout le monde.
Il se demande également pourquoi, "tout d'un coup", des militants très engagés "disent qu'ils se sont trompés, qu'il y aurait un autre visage du Front".