La Condamnation de Berlusconi "ne va pas arracher le début d’une larme" au ministre Benoît Hamon

Publié à 09h38, le 02 août 2013 , Modifié à 10h54, le 02 août 2013

La Condamnation de Berlusconi "ne va pas arracher le début d’une larme" au ministre Benoît Hamon
Benoît Hamon, le 24 juillet 2013 (Maxppp)

Benoît Hamon ne pleure pas sur le sort de Silvio Berlusconi, ancien chef du gouvernement italien condamné, jeudi 1er août, pour fraude fiscale.
 
 
Invité de France Inter ce vendredi 2 août, le ministre de l’Economie sociale et de la Consommation commente acidement :
 

Que Berlusconi disparaisse de la scène politique, ça ne va pas m’arracher le début d’une larme.

 
A 76 ans, le Cavaliere, qui avait été condamné en première instance et en appel à quatre ans de prison dont trois couverts par une amnistie, ne devrait toutefois pas aller en prison en raison de son âge.
 
 
Benoît Hamon voit en cette condamnation la "sanction d’une vie" de démêlés avec la justice :
 

La justice italienne est passée. Elle le condamne définitivement. Après l’aménagement de la peine en fonction de son âge, cela ne relève d’abord pas de la France mais de la justice italienne. Je n'ai pas beaucoup de commentaires à faire sinon l’impression que cela sanctionne une vie, avec des rapports avec la justice pour Berlusconi qui étaient pour le moins compliqués.

 
Dans un message vidéo, Silvio Berlusconi a aussitôt dénoncé une "condamnation dénuée de tout fondement". Il évoque "un véritable acharnement judiciaire sans égal"à son encontre.
 
 
Pour Benoît Hamon, cet argumentaire ne tient pas. Et le ministre fait le parallèle avec l'UMP:
 

Je pense que Silvio Berlusconi aurait du mal à convaincre qui que ce soit qu’il est une victime. De ce discours, qui était un discours qu’on connaît, même dans la Droite française qui fait des magistrats une cible au motif qu’ils persécuteraient des hommes politiques 'transparents et exemplaires'.Tout ça est un discours particulièrement nauséabond et de la part de quelqu’un qui a été condamné définitivement, je pense qu’il serait bien inspiré désormais de s’abstenir.

 
En outre, Benoît Hamon dénonce un dirigeant qui s’est accroché au pouvoir après son entrée en politique en 1994.
 

Ce ne sont pas les caractéristiques d’une démocratie très vivante que de constater la permanence comme ça dans le temps, sur des décennies des mêmes dirigeants politiques.

 
Un phénomène qui pourrait toucher aussi la France, craint Benoit Hamon. C’est pourquoi il souligne l’utilité de la loi sur le non cumul des mandats, adoptée à l’Assemblée nationale en juillet dernier :  
 

Ca peut aussi nous concerner nous français. Je pense que de ce point de vue là, la réforme que nous passons sur le non cumul des mandats, permettra un vrai renouvellement des générations, des têtes, des idées aussi.Je pense que c’est sain, surtout dans les  périodes de crise, on a besoin un peu d’idées neuves et le fait qu’on constate sur 40 ans que ce sont les mêmes têtes  qui dirigent à des âges différents des pays européens, ce n'est pas forcément ce qu’il y a de plus sain. Donc que Berlusconi disparaisse de la scène politique, ça ne va pas m’arracher le début d’une larme.

 
Jérémy Gabert

Du rab sur le Lab

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