La difficile position de Cahuzac sur la taxation des oeuvres d'art

Publié à 12h51, le 16 octobre 2012 , Modifié à 13h49, le 16 octobre 2012

La difficile position de Cahuzac sur la taxation des oeuvres d'art
Jérôme Cahuzac et Jean-Marc Ayrault en juillet 2012 (Maxppp)

Avoir une opinion mais devoir défendre l'exact opposé. Voilà la situation dans laquelle se trouve Jérôme Cahuzac à propos de la taxation des oeuvres d'art.

Comme nous le racontions ici, le ministre du Budget est un grand partisan de l'intégration des oeuvres d'art dans le calcul de l'ISF. En juin 2011 à l'Assemblée, il avait plaidé en faveur d'un dispositif très semblable à celui proposé par la commission des Finances dans le cadre du débat sur le budget 2013. Pourtant, sous la direction de Jean-Marc Ayrault, il doit taire cette position en tant que porte-voix du gouvernement sur la loi de finances.

Le Premier ministre l'a répété ce 16 octobre sur Europe 1 :

 

La position du gouvernement est très claire. Il n'y aura pas d'intégration dans le calcul de l'impôt sur la fortune des œuvres d'art.

Au même moment sur France Inter, Jérôme Cahuzac a donc dû s'aligner. Mais à l'entendre, on se demande s'il ne souhaite pas que les députés entérinent la taxation des oeuvres d'art, et ce en dépit des consignes gouvernementales. Certes, il assure qu'il "s'opposera, au nom du gouvernement", mais précise :

Il peut arriver qu’un gouvernement soit battu par sa majorité. En démocratie parlementaire, le gouvernement propose mais c’est le Parlement qui dispose et il faut savoir respecter le Parlement.

Même si bien sûr, comme membre du gouvernement, je ferai tout pour convaincre dans le rejet de cet amendement.

Difficile également pour lui de critiquer l'amendement. Il dénonce simplement son "manque de pédagogie" :

Cet amendement a été conçu raisonnablement. Je ne suis pas sûr qu’il soit perçu raisonnablement par ceux qu’il concerne.

Mais faire de la politique ce n’est pas seulement avoir de bonnes intentions, c’est aussi se faire comprendre. Je ne suis pas sûr que ce travail de pédagogie ait été mené et c’est pour cela, selon moi, qu’il ne faut pas l’adopter.

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