Près de dix millions de personnes ont suivi dimanche 9 octobre sur TF1 l'intervention télévisée de François Hollande. Devant sa télévision, l'une d'entre elles, notre blogueuse Delphine Dumont estime que le chef de l'État, "une baïonette dans le dos, tenue par l'Europe, et le couteau sous la gorge" a surtout montré sa force de dissuasion.
Surtout, ne gagnez pas d'argent !
J'aurais pu vous parler des petites phrases que j'ai relevées dans l'intervention de François Hollande hier sur TF1. Par exemple "Le gouvernement n'a pas perdu son temps" prononcée peu avant de reconnaître l'amateurisme de ses ministres. Ou encore : "Je suis en situation de combat" phrase qui peut surprendre pour quelqu'un qu'on a vu flâner sur la Côte d'Azur trois mois après son entrée en fonction. Ou encore aussi "Oui, j'avais anticipé [la crise]" alors qu'il a fallu attendre le 30 août pour qu'il la reconnaisse !...
Qu'il ait menti ou qu'il atterrisse enfin, finalement, peu m'importe. On sait bien que cette intervention n'a rien de courageux, qu'il a une baïonette dans le dos, tenue par l'Europe, et le couteau sous la gorge, les très mauvais sondages.
Non, ce qui m'a frappée dans les propos de François Hollande, c'est sa force de dissuasion : surtout, ne faites pas d'effort par vous-même, n'entreprenez rien, n'essayez pas de gagner de l'argent, laissez l'État vous prendre le peu que vous avez !
La crise a agi comme une tornade, dévastant aveuglément entreprises et particuliers. L'urgence est de rebâtir afin que les victimes puissent retrouver au plus vite une vie normale et prospère. Plus que jamais, l'État français doit s'alléger afin de cesser de creuser le déficit et donc de diminuer son poids sur l'entreprenariat.
Si un salarié, contraint au temps partiel par les difficultés de son employeur, peut monter une petite activité afin de retrouver un bon niveau de vie, il faut que tout soit fait pour qu'il y parvienne ! Il ne s'agit pas d'exonérer de charges ou d'impôts cette petite entreprise, mais de ne pas la tuer dans l'œuf en l'étouffant sous la paperasse et les cotisations.
La solution au chômage et à la crise ne peut pas être un alourdissement des charges consécutif à une administration pléthorique pour ne pas dire parasite. Elle ne peut pas être non plus dans un financement de l'emploi par l'État.
Or, hier, François Hollande a clairement dit que plus les Français seront riches, plus il leur prendra d'argent. Plus ils se battront pour s'en sortir, plus cela leur coûtera cher.
On ne peut pas redresser un état en invitant ses citoyens à rester dans l'assistanat, mais au contraire en les incitant à enrichir leur pays. Plus les Français seront indépendants, plus l'État sera disponible pour ceux qui ne peuvent vivre sans la solidarité nationale.