NON, MERCI - François Bayrou s'était prononcé, à titre personnel, en faveur de François Hollande dans l'entre-deux-tours de la présidentielle. Depuis, les observateurs assurent que l'électorat du président du MoDem, marqué plus à droite, lui a fait payer ce choix stratégique, en le dépossédant notamment de son siège de député des Pyrénées-Atlantiques.
François Bayrou, qui avait un temps indiqué qu'il "était prêt"à intégrer un gouvernement d'Union nationale - au cas où... -, veut désormais montrer son éloignement du pouvoir.
Et pour que la rupture soit bien visible, il a choisi le plan symbolique, en refusant par deux fois la Légion d'honneur que voulait lui remettre le pouvoir socialiste, selon le Journal du Dimanche.
L'hebdomadaire raconte que depuis le début de l'année, la majorité, sur le contingent du ministre de l'Intérieur puis sur celui de l'Assemblée, a proposé à François Bayrou d'être élevé à la distinction de chevalier de la Légion d'honneur.
Mais le président du MoDem a décliné :
On n'accepte pas une décoration venant du pouvoir quand on est un homme politique indépendant.
François Bayrou, qui confie au JDD avoir "peut-être été intoxiqué de présidentielle" ne regrette pas, pour autant, son soutien à François Hollande, plus d'un an après cette décision :
Les regrets, les rancoeurs ? La vie est trop courte, j'oublie, je passe.
Mais il semble avoir tourné définitivement la page d'une éventuelle collaboration, et se prépare désormais aux prochaines échéances électorales en renouant avec le débat pour l'Europe, l'un des marqueurs d'identité forts de son parti.
Il participait samedi à un forum du Parti démocrate européen, appellant, comme Jean-Louis Borloo quelques jours plus tôt, à un "rassemblement des Européens".