SHAKE TON BOUTIH - C'est un peu l'épisode 17 de la saison 1 de la série "François n'y va pas", coproduite par Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Marie-Noëlle Lienemann. Dans les colonnes du Figaro , mercredi 23 novembre, le député PS Malek Boutih conjure François Hollande de lâcher l'affaire et de ne pas être candidat à sa succession. Car, selon l’élu socialiste, le problème, ce ne sont pas les sondages, c’est François Hollande lui-même, assène-t-il :
"Il faut que François Hollande comprenne que l'horizon lui est fermé. Le président est isolé au sein de la gauche, isolé au sein de son propre parti, isolé chez les militants. Il faut aussi que François Hollande comprenne que son problème, ce ne sont pas les sondages. Son problème, c'est lui, ce qu'il est, son comportement, le livre dans lequel il s'est abondamment confié et, désormais, cette enquête ouverte par le parquet de Paris pour compromission du "secret défense"...! François Hollande veut sans doute être candidat mais il doit comprendre qu'il n'y a pas d'état de fait.
"
Voilà François Hollande une nouvelle fois rhabillé pour l’hiver qui approche par un parlementaire de sa majorité. Dur. Pour ce proche de Manuel Valls, l'ouverture d'une enquête par le parquet de Paris sur les révélations de documents classés secret défense discrédite donc définitivement le chef de l’Etat. La goutte d'eau qui fait déborder le vase élyséen après le livre Un Président ne devrait pas dire ça...
C’est pourquoi Malek Boutih pousse une nouvelle fois une candidature de Manuel Valls à la primaire de la Belle alliance populaire organisée par le PS :
"Le premier ministre est confronté au défi de la responsabilité face à l'irresponsabilité présidentielle. (…) Aujourd'hui, le premier ministre sert de catalyseur, il rassemble tous ceux qui ne veulent pas de François Hollande pour 2017. Je suis persuadé que ce courant anti-Hollande est désormais majoritaire à gauche. Je dirais même qu'il est majoritaire au sein du gouvernement: s'il y avait un vote, une majorité de ministres se prononceraient contre une candidature du président sortant.
"
"Il ne fera pas de putsch !" rassure pourtant Malek Boutih en parlant de son champion idéal. Il estime également qu’ils sont nombreux à "faire en sorte que François Hollande renonce à être candidat à sa propre succession". Avant de répéter en guise de conclusion pour bien faire passer son message de lèse-président :
"On ne peut pas laisser François Hollande être candidat, on ne peut pas le laisser s'imposer à la gauche française.
"
Dans les épisodes précédents.
Depuis plusieurs mois, et surtout depuis la parution des dernières confidences présidentielles, Manuel Valls se positionne, publie des tribunes sur de multiples sujets, arrondi les angles avec sa gauche… Se crée une stature de présidentiable pour remplacer François Hollande au pied levé si ce dernier renonçait finalement – sa décision est attendue d’ici au 15 décembre, date de clôture des candidatures à la primaire du PS.
Parallèlement, et plus encore avec la candidature d’Emmanuel Macron, les proches et soutiens du Premier ministre ne cessent de répéter à qui veut l’entendre que François Hollande est cramé et qu’il n’y a plus qu’une solution pour sauver la gauche d’une déroute annoncée en 2017 : avoir recours à Manuel Valls. Parole de vallsistes.
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