La petite obsession de Jean-Christophe Cambadélis pour Alain Juppé

Publié à 09h22, le 21 mars 2016 , Modifié à 09h31, le 21 mars 2016

La petite obsession de Jean-Christophe Cambadélis pour Alain Juppé
Jean-Christophe Cambadélis © GUILLAUME SOUVANT / AFP

OUTAI, JUPPÉOUTAI ? - Jean-Christophe Cambadélis pense beaucoup à Alain Juppé, en ce moment. Et du coup, il en parle aussi beaucoup. Le 15 mars, il s'interrogeait publiquement sur une supposée absence du maire de Bordeaux dans le débat public. Dimanche 20 mars, il théorisait sur Twitter le "dilemme" du candidat à la primaire vis-à-vis de son parti et du centre. Et ce lundi 21 mars, il cible à nouveau de l'ancien Premier ministre sur Radio Classique et Paris Première. 

Le patron du PS reproche à Alain Juppé une trop grande discrétion et un manque de prise de parole dans un contexte qui incite pourtant les politiques à prendre position, entre la loi Travail, la crise des réfugiés qui se poursuit et, depuis vendredi dernier, l'arrestation de Salah Abdeslam. "Là dernièrement, j'ai indiqué que personne ne savait ce qu'il faisait et ce qu'il pensait. Il y a quelques sujets, quand même, dans l'actualité", répète-t-il ce lundi.

Avant d'expliquer pourquoi, comme on le lui demande, cette "absence" du maire de Bordeaux serait "particulière". Selon le Premier secrétaire du Parti socialiste, il s'agit là d'une stratégie délibérée pour ne pas provoquer de "polémique" - ce qui relève selon lui du "mépris" pour les Français :

 

 

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Il n'a pas de mots, il n'a pas de phrases, il n'a pas d'avis. Parce que le fait de ne pas avoir d'avis lui permetrait d'être désigné. On ne désigne pas quelqu'un sans avis. je crois qu'il fait une erreur - ça le regarde - au niveau de sa campagne, mais il y a dans cette attitude une part de mépris. Le fait de ne pas avoir d'avis, c'est une part de mépris pour nos concitoyens. Il méprise les concitoyens, c'est-à-dire qu'il ne veut pas dire ce qu'il pense, il ne veut pas exprimer un avis parce qu'il a peur d'une polémique. Alors si on a peur d'une polémique dans une primaire, comment peut-on être candidat à la présidentielle ?

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"Camba" se défend pourtant de faire une fixette sur Alain Juppé, que certains voient comme le meilleur candidat de droite possible pour François Hollande. "J'apostrophe tous les dirigeants de la droite, monsieur Sarkozy comme monsieur Le Maire ou comme monsieur Juppé", explique le député socialiste de Paris. Avant d'y aller d'une petite référence historique pour enfoncer le clou :

 

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Vous savez, on a la même attitude [que] lors des élections présidentielles où il y avait une compétition entre Jacques Chirac et monsieur Balladur - d'ailleurs, monsieur Balladur était à l'époque très en tête dans les sondages et il a été battu par monsieur Chirac. Nous n'avons pas de candidat préféré. Nous avons une droite qui au fond est très unie sur ce qu'elle doit faire. Y'en a qui cachent, comme monsieur Juppé, y'en a qui affirment, comme monsieur Fillon, y'en a qui louvoient, comme monsieur Le Maire, mais à chaque fois il y a le même projet ultra-libéral.

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Comprenez : il ne tape pas particulièrement sur Alain Juppé (notez comme au passage il compare, lui aussi, ce dernier à Édouard Balladur qui avait perdu la présidentielle 1995 après avoir caracolé en tête des intentions de vote durant toute la campagne).

Le 15 mars au soir, pourtant, il avait un peu gratuitement attaqué le maire de Bordeaux sur Twitter. "Quelqu'un a des nouvelles d'Alain Juppé ? Il est en vacances ? Il n'a d'idées sur rien ? Loi Travail, réfugiés, croissance ?", s'était-il *interrogé*, s'attirant cette réponse acerbe de l'intéressé :

 

Dimanche 20 mars, le même Camba s'en est de nouveau pris à Alain Juppé, l'estimant coincé entre la nécessité de ne pas diviser son parti et l'envie de s'attirer les faveurs des centristes de l'UDI, alors que ces derniers ne participeront pas à la primaire :

Mais promis, il n'est pas obsédé.

 

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