LES MOTS POUR LE DIRE - Benoît Hamon, ministre délégué chargé de l'Economie sociale et solidaire et de la Consommation juge ce dimanche 3 mars, invité de Dimanche Plus, que la sous-préfecture de Compiègne, dévastée en 2009 par les employés en colère de Continental, "ne s'est pas non plus effondrée".
Ce représentant de l'aile gauche du PS commence par défendre ce "bon texte" qu'est, selon lui, le projet de loi d'aministie sociale, voté mercredi 27 février par le Sénat :
[Un texte] suffisant au sens où il annule les condamnations pour des violences qui ont été commises non pas sur des personnes mais des dégradations,parfois un ordinateur poussé, un tag pendant la période 2007-2012.
"Et le saccage de la sous-préfecture de Compiègne ?" lui demande la présentatrice de l'émission, Anne-Sophie Lapix, en référence à l'invasion des locaux de la sous-préfecture de l'Oise, en avril 2009, par plusieurs centaines de "Conti", en marge de la bataille pour la sauvegarde de leur usine de pneus, dont la fermeture avait été annoncée en mars. Six d'entre eux ont été condamné à des amendes par la Justice.
Et le saccage de la vie de milliers de salariés ? [...] Moi je compare.
Je considère que le saccage de la vie de milliers de salariés qui ont plié, qui ont protesté qui ont juré de bonne foi qu'il y avait des repreneurs. Quand on ignore les repreneurs. Quand on met en faillite un outil de production car on fait un calcul financier.
"Mais le saccage de la sous-préfecture de Compiègne doit être amnistié ?"le relance la journaliste.
"J'ai été au procès des Conti. J'ai témoigné au procès de Xavier Mathieu [en 2010]." rappelle le ministre avant de déclarer :
Vous dites saccage. Je veux dire...faut pas non plus... il n'y a pas...euh...la sous-préfecture, elle ne s'est pas effondrée.
[Boite à archive] Pour mémoire, voici une vidéo du saccage de la sous-prefecture.
Benoît Hamon qui estime également qu'il "y a incontestablement des violences qui ne sont pas acceptables" et refuse se prononcer clairement pour ou contre une amnistie des Conti. "Au regard de la loi, il y a des faits qui seront amnistiés. D'autres pas." botte-t-il en touche.
Samedi, dans Le Parisien, Xavier Mathieu regrettait que "la séquestration [ne soit] même pas couverte" par cette loi d'amnistie.