PAS D'ACCORD ? BOUGE - Il n'y a donc pas "qu'une seule ligne" au Front national. Cette mauvaise fiction a finalement volé en éclats au lendemain de la présidentielle et des législatives perdues, l'abandon de la proposition de sortie de l'euro étant désormais clairement à l'ordre du jour. En revanche, il n'y a bien qu'une seule et unique cheffe et candidate potentielle. Car malgré deux échecs consécutifs en 2012 et 2017 et de fortes turbulences à la tête du parti d'extrême droite, Marine Le Pen n'a aucune intention de laisser la place.
C'est ce qui transpire de cette anecdote de terrain rapportée par M le magazine du Monde vendredi 14 juillet, dans un long article consacré à ce débat d'entre-deux-tours face à Emmanuel Macron, une prestation lunaire et "ratée" de l'aveu de la candidate frontiste elle-même. Mais la présidente du FN n'en demeure pas moins sûre de son fait encore aujourd'hui. M écrit :
"L’autre jour, alors qu’un électeur furieux lui rappelait ce débat raté d’un cruel 'Qu’est-ce qu’on a perdu comme voix !', elle a fait volte face. 'Eh bien, trouvez-vous une autre candidate', a-t-elle lâché en lui tapant sur l’épaule comme si elle n’y croyait pas. Puis, elle a tourné les talons et emmené sa petite troupe.
"
On ne sait pas si ce monsieur a cherché le moyen de relever ce défi, mais si tel est le cas, il a dû avoir quelques problèmes. De fait, personne n'a (encore ?) contesté à Marine Le Pen sa position de seule et unique vraie patronne du Front et donc de candidate désignée pour 2022. Elle-même a pourtant ouvert la porte à une telle révolution dès la fin du mois de mai, se disant prête à "céder la place" à un "meilleur" candidat qu'elle pour la prochaine présidentielle...
Depuis sa retraite politique sans doute très temporaire, Marion Maréchal-Le Pen n'est sans doute pas passée à côté de ce challenge lancé aux éventuels ambitieux. Reste à savoir si elle a une quelconque envie de le relever. Nul doute qu'une partie des électeurs frontistes, eux, en rêvent.