C'est le sujet inattendu de la dernière ligne droite avant les régionales, et qui divise le FN. Marion Maréchal-Le Pen et Louis Aliot sont pour, Marine Le Pen l'est moins. Il s'agit évidemment du fait de couper les subventions du Planning familial en cas d'élection à la tête d'une région le 13 décembre.
La benjamine de l'Assemblée nationale et le compagnon de la présidente du FN, tous deux têtes de liste du parti d'extrême droite (respectivement en PACA et Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon), l'ont promis lors de récentes rencontres publiques organisées par la Manif pour tous : ils ne subventionneront plus ces "associations politisées" qui "véhiculent une banalisation de l’avortement". Mercredi 2 décembre, l'association leur répond, par le biais d'une tribune publiée par francetvinfo.
Sous le titre "Ne touchez pas au Planning familial !", les deux coprésidentes de l'association, Carine Favier et Véronique Séhier, écrivent :
"Si le Front national n’affirme pas officiellement vouloir interdire l’avortement, comme le rappelle Marine Le Pen, il propose de le dérembourser et fait une formidable propagande pour 'la liberté de ne pas avorter'. De fait, par des solutions détournées – dont celle de museler notre association –, il ne remet pas en cause la loi, mais fait tout pour en restreindre drastiquement la portée.
Si elles ne sont pas pour nous surprendre, ces prises de position confirment les vraies intentions de ce parti : contrôler et assujettir les personnes dans leurs choix de vie. Ces menaces font tomber le masque d’une 'normalité républicaine' affichée par le Front national. Mais en s’en prenant au Planning familial, le FN s’attaque à la liberté chèrement acquise de milliers de femmes et d’hommes, jeunes et adultes, dans leurs choix de vie : une vraie régression !
"
Le Planning familial rappelle qu'il accueille et informe "500.000 jeunes et moins jeunes" chaque année, et ajoute que les enjeux de sensibilisation à la contraception, de "l'éducation à la sexualité" mais aussi de la réflexion autour des "rapports inégalitaires entre les femmes et les hommes" sont toujours aussi prégnants.
Et poursuit :
"Couper les subventions, ou nous dicter 'la bonne attitude', c'est remettre en cause la lutte que nous menons contre les inégalités. Tous les jours, partout où il intervient, le Planning familial accompagne, informe les femmes, mais aussi les hommes, sur leur droit de vivre leur sexualité librement.
"
Cette tribune a été relayée par le député socialiste Erwann Binet :
"Ne touchez pas au planning familial" https://t.co/mQifFKXaKR via @francetvinfo
— Erwann Binet (@erwannbinet) 2 Décembre 2015
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