Marine Le Pen désavoue Marion Maréchal-Le Pen sur la suppression des subventions aux plannings familiaux

Publié à 09h34, le 27 novembre 2015 , Modifié à 09h34, le 27 novembre 2015

Marine Le Pen désavoue Marion Maréchal-Le Pen sur la suppression des subventions aux plannings familiaux
Marion Maréchal-Le Pen et Marine Le Pen © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

Marine Le Pen ne pouvait pas y couper tant le sujet a passionné et fait réagir jeudi 26 novembre. Invitée ce vendredi d'iTÉLÉ, la présidente du Front national est donc amenée à se prononcer concernant la suppression des subventions au planning familial promise par Marion Maréchal-Le Pen si elle est élue à la présidence de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

La question est donc toute simple : si elle gagne la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Marine Le Pen supprimera-t-elle, elle-aussi, les subventions au planning familial ? Sa réponse est d'abord teintée d'embarras. La cheffe frontiste tente de rapidement changer de sujet, essayant de parler de chômage.

C'est bien le chômage, c'est consensuel : c'est un peu comme la guerre ou la mort, tout le monde est contre. En revanche, le planning familial, c'est un peu plus compliqué, en tous cas au Front national. Et Marine Le Pen n'a pas forcément envie de dire qu'il y a deux lignes sur le sujet au FN.

Tout cela débouche sur un échange pour le moins tendu avec le journaliste Bruce Toussaint. Marine Le Pen dit :  

 

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Non je vais vous dire, j'ai beaucoup d'autres choses à faire, beaucoup plus importantes que ça, à la tête de ma région, notamment introduire immédiatement le patriotisme économique pour arrêter les suppressions… L'effondrement de nos entreprises face à la concurrence internationale déloyale… […] Mais je vois encore une fois que ce genre de polémiques vous intéresse plus qu'une question qui est très importante qui est le chômage, qui touche des centaines de milliers de familles françaises et qui continue à augmenter.

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Contrairement à Marion Maréchal-Le Pen donc, Marine Le Pen a des "choses plus importantes à faire" à la tête d'une région que de supprimer les subventions au planning familial. Mais elle jure qu'il n'y a pas deux lignes au FN. "Non, il y a une proposition qui est celle de la tête de liste PACA. Ce n'est pas dans les projets du Front national", dit-elle. D'autant que, franchement, ces subventions ne coûtent pas très cher à la région.

Elle ajoute :

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Je considère honnêtement que là, pour le coup, ce sont des subventions qui sont très dérisoires par rapport au budget d'une région.

 

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Concernant le planning familial, Marine Le Pen pense donc tout l'inverse de Marion Maréchal-Le Pen. Le 17 novembre, devant la Manif pour tous, la tête de liste FN en PACA a expliqué : "Il y a vraisemblablement beaucoup de ménage à faire de ce point de vue-là, puisqu’il y a énormément d’associations politisées qui sont subventionnées, les copains politiques, mais aussi des subventions qui moi personnellement me choquent, en période de crise, particulièrement dans une région qui a un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale, avait-elle déclaré. […] Je pense aussi aux 200.000€, chaque année, qui sont accordés aux plannings familiaux, des choses comme ça dont on sait que ce sont des associations très politisées."

De fait, Marine Le Pen a toujours donné beaucoup moins de gages à la Manif pour tous que Marion Maréchal-Le Pen. Si la première a refusé de participer aux défilés contre le mariage entre personnes de même sexe, la seconde s'y est ostensiblement affichée.

Au sujet de l'avortement en revanche, la position de la présidente du FN est plus proche de celle de sa nièce. En 2011, auprès du journal La Croix, Marine Le Pen avait estimé qu'il fallait "cesser de rembourser l’avortement". "Il existe suffisamment de moyens de contraception aujourd’hui. D’une manière générale, il faut promouvoir le respect de la vie dans notre société", avait-elle affirmé. En 2012, en pleine campagne présidentielle, elle était partie en guerre contre ce qu'elle appelait "les IVG de confort". En 2014, sur France Info, la cheffe frontiste avait expliqué ne pas vouloir "modifier la capacité d'accès à l'IVG" mais lutter contre sa "banalisation"

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