ÉTAT D'URGENCE PARTOUT - Pousser un coup de gueule est une chose. Faire en sorte qu'il soit entendu en est une autre. Pour cela, rien de tel que de bien choisir ses mots, jeter son dévolu sur une formule qui claque, efficace et facilement mémorisable. Le contexte général est évidemment d'un grand secours dans cette démarche. Le sénateur LR Jean-Baptiste Lemoyne a parfaitement compris tout cela.
Le sujet du jour, jeudi 26 novembre : les chiffres du chômage, en très forte hausse pour le mois de septembre. Le contexte : la France post-attentats du 13 novembre, qui vit sous état d'urgence. Et pour réagir de manière percutante à la première actualité, l'élu d'opposition de l'Yonne fait référence à la seconde. S'insurgeant contre la hausse du nombre de demandeurs d'emploi, il s'étonne que le gouvernement n'ait pas encore décrété "l'état d'urgence économique", demandant "combien de vies professionnelles brisées" il lui faudra attendre pour le faire :
1/2 #Chômage : octobre 2014 - octobre 2015 : +128.000 chômeurs en catégorie A et +283.000 chômeurs en catégories ABC...
— JB Lemoyne (@JBLemoyne) 26 Novembre 2015
2/2 #Chômage : à combien de vies professionnelles brisées le Gouvernement décrétera t-il l'état d'urgence économique ?! #ReformerViteEtFort
— JB Lemoyne (@JBLemoyne) 26 Novembre 2015
Rien que ça.
Précisons, à tout hasard, que "l'état d'urgence économique" n'existe pas réellement, contrairement à l'état d'urgence tout court, prévu par la loi de 1955 et que François Hollande veut faire entrer dans la Constitution. Il s'agit plutôt d'un trait d'esprit de la part de Jean-Baptiste Lemoyne, qui vise à critiquer le manque d'action efficace de l'exécutif en matière d'emploi, plaçant ce chantier sur le même plan que celui de la sécurité.
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