La violente charge du porte-parole de Hamon contre "l'apparatchik" Peillon

Publié à 11h59, le 13 janvier 2017 , Modifié à 12h14, le 13 janvier 2017

La violente charge du porte-parole de Hamon contre "l'apparatchik" Peillon
© Montage photos le Lab

Pascal Cherki n’a pas une haute estime de Vincent Peillon et il ne s’en cache pas du tout. Le porte-parole de Benoît Hamon avait déjà pronostiqué que le député européen PS sera "le Copé de la primaire" de la Belle Alliance Populaire, estimant que sa candidature était "une opération suicide".

Ce vendredi 13 janvier, Pascal Cherki a complètement dézingué Vincent Peillon au lendemain du premier débat de la primaire. Voilà ce qu’a déclaré le député PS de Paris à l’égard du candidat lors de l’émission Territoires d’infos de Public Sénat, Sud Radio et la Presse quotidienne régionale lorsqu’un journaliste lui a demandé s’il avait été "hors sujet" :

 

 

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Oui hors sujet. On n’est pas candidat par défaut. Et on n’est pas candidat pour défendre la centralité du centre de l’appareil du Parti socialiste dans une compétition électorale. D’ailleurs moi j’ai trouvé qu’il était verbeux et pontifiant et des fois je me suis vu moi dans ce que je pouvais être de plus caricatural quand je me comportais comme un apparatchik socialiste. C’est le discours d’un apparatchik socialiste préparant un Congrès du Parti socialiste. Je l’ai vécu comme ça. J'espère que les Français ne l’ont pas vécu comme ça.

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Membre du PS depuis le début des années 1990, Vincent Peillon connaît par cœur les mécanismes de son parti. Certains socialistes l’accusent d’être un "vrai apparatchik malgré ses airs de philosophe", notait déjà le journaliste du Figaro François-Xavier Bourmaud dans son livre PS, Le bal des egos (l’Archipel) paru 2010.

Pascal Cherki a ensuite poursuivi sa violente charge contre Vincent Peillon, l’accusant d’avoir été "inutilement agressif" lors du débat :

 

 

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On peut exprimer des convictions avec beaucoup de forces quand on les écoute sans forcément être dans l’agression ou l’agressivité et c’est pour ça que j’ai trouvé la prestation de Vincent Peillon complètement déplacée et inutilement agressive". (…) Si nous ne donnons pas l’exemple dans le fait d’assumer les différences sans être dans l’affrontement de personne, et ça, je pense que tous les candidats peut-être à part Vincent Peillon, ont réussi l’exercice.

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L’un des sept candidats à la primaire n’a pourtant pas été particulièrement agressif au cours de ce débat. Car si Vincent Peillon a critiqué "les ambitions personnelles" de Manuel Valls ou encore la proposition phare de Benoît Hamon sur le revenu universel, "une idée qui pose un gros problème", il a globalement livré une prestation plutôt calme.

Toujours est-il que les hamonistes ont visiblement choisi de cibler Vincent Peillon. Invité de Face à Face sur TLM (Télé Lyon Métropole), un autre porte-parole de Benoît Hamon, Régis Juanico, a critiqué "l’improvisation totale" de l’ancien ministre de l’Education nationale :

 

 

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Vincent Peillon, il vient d’arriver depuis 15 jours donc je ne sais pas où est le sérieux exactement. Est-ce que c’est dans l’improvisation totale suite à la défection de François Hollande, d’écrire sur un point de table un programme ou de dénigrer systématiquement les propositions des autres ?

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Difficile dans ces conditions d’imaginer un soutien de Vincent Peillon à Benoît Hamon si ce dernier se qualifiait pour le second tour de la primaire. En revanche, Vincent Peillon et Arnaud Montebourg ont dit leur accord à deux reprises au cours de l’émission. "Il faut aussi, et Arnaud a raison, faire que la CSG redonne du pouvoir d’achat", a ainsi déclaré le premier. 

Puis un peu plus tard au cours de l’émission, c’était au tour d’Arnaud Montebourg de dire qu’il "approuvait Vincent Peillon quand il a évoqué le renforcement de nos investissements militaires".

 

Vincent Peillon reproche  toutefois à Benoît Hamon comme à Arnaud Montebourg de n'avoir "jamais vraiment aimé travailler" selon des propos rapportés par Le Monde.

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