La sénatrice écologiste du Val-de-Marne Esther Benbassa a provoqué la surprise samedi soir en affirmant sur Twitter que sa voiture avait été "bousillée" pour son "engagement sur le mariage pour tous".
Bravo pour avoir #bousille ma #voiture dvnt chez moi pourmon #engagement#mariage pour tous. Insultes et menaces pleuvent. Belle France!
— Esther Benbassa (@EstherBenbassa) 6 avril 2013
Photos à l'appui, la sénatrice EELV parle au Lab de dégâts importants :
J'ai découvert que la partie gauche de ma voiture a été violemment enfoncée, comme si je sortais d'un accident grave sur l'autoroute.
La roue arrière gauche a été pliée, explique la sénatrice :
Le choc est tellement important que la voiture a été poussée de 200 mètres. Elle ne peut même pas être conduite dans cet état jusqu'au garage, il faudrait la faire ramener.
C'est la violence du choc qui pousse Esther Benbassa à ne pas croire à un simple accident :
Ca n'arrive jamais, un choc de cette violence ! Il y a parfois des érafflures, mais là, il faut voir !
Tout fait croire au vandalisme.
Si la sénatrice assure ne pas être certaine de la responsabilité de la dégradation de son véhicule, elle dénonce néanmoins le contexte pesant qui entoure le débat sur le Mariage pour tous. Elle est, en tant que chargée du projet pour le groupe EELV, particulièrement exposée, explique-t-elle :
J'ai reçu énormément de courriers, et pas du meilleur goût ! Et puis il m'arrive aussi d'être insultée dans la rue, ou sur les réseaux sociaux.
Cet accident intervient dans un contexte effectivement troublé, alors que le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels est discuté au Sénat.
Jeudi dernier, Chantal Jouanno a été réveillée à son domicile par des anti-mariage. La sénatrice UDI avait fait part de son intention de voter en faveur du "mariage pour tous".
Et vendredi soir, le rapporteur du projet de loi à l'Assemblée nationale Erwann Binet avait été contraint d'annuler une conférenceà l'université de Saint-Etienne (Loire), après l'irruption de "jeunes nationalistes".
Esther Benbassa s'en inquiète, et le dit au Lab :
Ce qui m'inquiète, ce n'est pas ma voiture, ce ne sont pas les tweets racistes, c'est que nous sommes entrés dans une phase de populisme, de droite ou de gauche.