Il y a une fracture entre le monde de la culture et le Front national, une fracture que Marine Le Pen, malgré toutes ses intentions, n’arrive pas à combler. Mais cela ne signifie pas que tous les artistes soient hermétiques au discours frontiste. Ce samedi 4 février, à l’occasion des Assises de Marine Le Pen à Lyon, la candidate du FN à la présidentielle a reçu le soutien très explicite de l’acteur Franck de Lapersonne.
Son nom ne vous dit peut-être rien mais son visage n’est pas inconnu pour quiconque a vécu à la fin des années 80-début des années 90 en ayant accès à un poste de télévision. L’acteur a notamment tourné sous la direction d’éminents réalisateurs comme Georges Lautner, Claude Chabrol, Claude Berri, André Téchiné, Bertrand Blier, etc. Il fut surtout l’une des tête d’affiche de la série culte Palace.
Mais ça, c’était avant.
Désormais, Franck de Lapersonne roule pour Marine Le Pen. Et pas qu’un peu. Ce samedi, l’acteur a donné un discours endiablé, chauffant une salle jusqu’ici *un peu* endormie. Et quel meilleur moyen pour unifier les rangs - et s’attirer les hourras de la foule - que de s’en prendre directement aux adversaires politiques de sa nouvelle championne ?
Tout le monde en a pris pour son grade, mais surtout Emmanuel Macron, qualifié sans coup férir de "fringant poulain du parti de l’étranger". Le couple Fillon a aussi eu droit à son *hommage* en étant rebaptisés "les Thénardier de la Sarthe". Quant à Benoît Hamon, il a été présenté comme "l’hologramme" de Jean-Luc Mélenchon, en référence au dispositif mis en place dimanche par le candidat de La France insoumise, dans cette même ville de Lyon.
Et puis il y a eu cette phrase, qui a ravi tous les suffrages :
"Victor Hugo n'a pas appris l'arabe, et ça me fait plaisir de le savoir.
"
Une manière de dénoncer la politique menée par Najat Vallaud-Belkacem, accusée à tort par une partie de la droite et par l’extrême droite de vouloir imposer l’enseignement de l’arabe en primaire. Une manière aussi de dénoncer la supposée islamisation de la France. Le public a été conquis et, après cette phrase, s’est levé comme un seul homme et a scandé le célèbre refrain frontiste : "On est chez nous."
Franck de Lapersonne est un nouveau venu au FN mais il en a compris tous les codes.
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