Pourquoi les deux mesures choc de Marine Le Pen contre les étrangers ne figurent pas dans ses 144 engagements présidentiels

Publié à 13h37, le 04 février 2017 , Modifié à 13h40, le 04 février 2017

Pourquoi les deux mesures choc de Marine Le Pen contre les étrangers ne figurent pas dans ses 144 engagements présidentiels
Marine Le Pen © AFP

SUBTILITÉ - Le Front national a présenté ce samedi 4 février, en ouverture des Assises de Marine Le Pen à Lyon, les "144 engagements présidentiels" de la candidate. 144, c’est beaucoup. C’est plus du double des 60 promesses faites par le candidat Hollande en 2012 - et dont on sait ce qu’il est advenu

Pourtant, 144 promesses, cela n’était semble-t-il pas suffisantpour y inclure deux mesures chocs de Marine Le Pen contre les étrangers : 1) le délai de deux ans imposé aux travailleurs étrangers qui cotisent à l’assurance maladie avant de profiter du remboursement des soins, et 2) la fin de la gratuité de l'enseignement pour les enfants d'étrangers.

Comme l’avait annoncé Challenges mercredi 1er février, ces deux mesures ne figurent pas dans les engagements présidentiels de la candidate frontiste. "Ce sont des pistes qui choquent les Français et on a préféré y renoncer", avançait auprès de l’hebdomadaire un proche de la présidente du FN.

Pour autant, et comme l’avait expliqué Marine Le Pen au Lab, ces deux mesures figureront bien dans son programme. Interrogé par le Lab ce samedi, David Rachline, son directeur de campagne pour 2017, assure qu’il s’agit de "deux propositions qui rassemblent et avec lesquelles les Français sont parfaitement en phase". Mais alors pourquoi ô grand pourquoi ne pas les inclure dans les promesses de campagne ?

L’explication est subtile alors attention. David Rachline dit :

"

Nous avons mis dans les 144 engagements présidentiels les principales propositions et les principaux engagements qui sont ceux de Marine [Le Pen]. On a mis dans le projet les engagements prioritaires : retrouver la souveraineté, rendre la parole au peuple par le référendum, la réforme des institutions, rendre du pouvoir d’achat aux Français, limiter l'immigration. Mais je vous confirme bien que dans l’esprit de notre projet il y a évidemment la volonté de limiter au maximum le coût de l’immigration, le coût des étrangers dans notre pays. Et donc il faudra qu’ils participent et qu’ils subviennent à leurs besoins : la scolarisation des enfants, la problématique de la santé... Oui, oui. Elle [Marine Le Pen] l’a dit de toutes façons.



Ça [les deux mesures contre les immigrés] figurera dans le projet. Bien sûr. Ça ne fait pas partie des engagements présidentiels qui sont les siens mais ce sont des propositions qu’elle a réalisées et qui seront toujours à l’ordre du jour.

"

Voilà la nuance : les deux mesures chocs annoncées avec tambours et trompettes en décembre sont donc des propositions, pas des promesses. Ce qui laisse penser que Marine Le Pen, si elle est élue présidente de la République, ne les mettra pas forcément en oeuvre. "Voilà, vous avez raison", ironise David Rachline avant d’ajouter, sérieusement cette fois :

"

Mais je pense qu’elle les mettra en application.

"

On a vu parole plus engageante.

Peut-être David Rachline a-t-il noté que la fin de la gratuité de la scolarité pour les enfants d’étrangers est inconstitutionnelle, contraire aux lois Ferry sur l'enseignement primaire obligatoire, laïque et gratuit, mais aussi à la Déclaration Universelle des droits de l'homme et à la circulaire ministérielle du 6 juin 1991 ?



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